La semaine a été courte en raison de Thanksgiving aux États-Unis. Cependant, l'évolution des marchés a été favorable, le sentiment positif étant revenu et notre indice de confiance préféré, le VIX, ayant fortement ayant fortement chuté pour repasser sous 17 après avoir atteint un niveau de stress élevé de 25 la semaine précédente.

Le revirement ainsi observé dans les cours a contribué à inverser une partie des pertes accumulées depuis le début du mois : les marchés obligataires souverains ont connu un bull-flattening, les spreads de crédit se sont resserrés, le dollar américain s’est affaibli, les actifs numériques ont enregistré des gains solides, les prix des matières premières ont progressé, et les principaux indices boursiers ont complètement effacé leurs baisses de la semaine précédente.

Ce changement de sentiment s’explique par la dynamique positive qui continue de régner sur le plan géopolitique, le revirement des anticipations politiques et le retour d’une mentalité «buy-the-dip» (acheter dans la baisse) chez les preneurs de risques. Parmi les principaux développements géopolitiques, on peut citer les signes indiquant que la Russie et l’Ukraine pourraient se rapprocher d’une résolution potentielle de leur conflit, et la confirmation par la Maison Blanche de la visite prévue du président Trump en Chine en avril.

Sur le front de la politique monétaire, les investisseurs ont opéré un revirement concernant leurs anticipations pour la réunion du Comité fédéral de l’Open Market (FOMC) de décembre : la probabilité implicite d’une baisse de taux de 25 points de base est montée à 93%, contre 44% la semaine précédente. [1] Ce changement a été motivé par des signes d’affaiblissement du sentiment des consommateurs, reflétés par des ventes au détail plus molles et des enquêtes de confiance détériorées. Par ailleurs, les prix de gros ont montré une inflation plus faible qu’attendu, suggérant que les entreprises – craignant que des coûts plus élevés ne découragent leurs clients – limitaient l’ampleur des hausses de prix destinées à compenser la hausse des droits d’importation.

La tendance à la détérioration des données économiques a été confirmée par plusieurs membres du FOMC qui se sont prononcés en faveur d’une baisse en décembre, notamment le président de la Fed de New York (et vice-président du FOMC) John Williams, dont les remarques lors de la conférence du centenaire de la Banque centrale du Chili ont été largement interprétées comme renforçant le scénario d’un nouvel assouplissement à court terme. Il a noté que les risques baissiers pesant sur l’emploi avaient augmenté à mesure que le marché du travail se refroidissait, tandis que les risques haussiers sur l’inflation s’étaient quelque peu atténués. [2]

Au Royaume-Uni, la chancelière de l’Échiquier Rachel Reeves a présenté le très attendu budget d’automne, qui a été largement favorable aux «bond vigilantes» et à la Banque d’Angleterre. La chancelière a annoncé une nouvelle augmentation des impôts de 26 milliards de livres sterling afin de couvrir les coûts des «revirements» de son propre parti en matière de réforme des retraites, de politique énergétique et de garde d’enfants. Selon l’Institute for Fiscal Studies, ses deux budgets au cours des 13 derniers mois ont entraîné une augmentation des impôts plus importante que celle de n’importe quel gouvernement depuis au moins 1970, le montant total des recettes fiscales devant atteindre un niveau record de 38,3% du PIB. [3]

Les marchés obligataires ont été rassurés par le rapport de l’Office for Budget Responsibility (OBR), qui prévoit désormais une baisse de l’endettement de 4,5% du PIB en 2025-2026 à 1,9% en 2030-2031. En ce qui concerne la règle de la dette publique, selon laquelle la dette nette du secteur public doit diminuer en pourcentage du PIB au cours de la cinquième année de la prévision, l’OBR a augmenté la «marge de manœuvre» pour atteindre l’objectif à 22 milliards de livres sterling, contre 10 milliards en mars. Cela implique une probabilité de 59% que la règle soit respectée, la plus élevée depuis avant la pandémie. Malgré cela, l’OBR ne prévoit aucune amélioration significative de l’endettement, qui reste globalement stable, passant légèrement de 95% du PIB cette année à 96% d’ici la fin de la décennie. [4]

Le budget a été bien accueilli par la Banque d’Angleterre, qui peine à maîtriser une inflation obstinément élevée. L’OBR prévoit désormais une baisse de l’inflation à 2,5% en 2026, bien que ce chiffre soit supérieur de 0,4 point de pourcentage à ses prévisions de mars, principalement en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires et des coûts des services. Toutefois, le rapport souligne que les mesures prises par le chancelier, notamment le gel des tarifs ferroviaires, la prolongation d’un an de l’allègement fiscal sur les carburants pour les automobilistes et les mesures visant à réduire les factures énergétiques des ménages, devraient permettre de réduire l’inflation d’environ 0,3% en 2026.[4]

Cependant, les conséquences de la politique fiscale plus agressive du gouvernement sont désormais clairement visibles dans les prévisions de croissance. L’OBR a revu la croissance à la baisse pour chacune des années restantes de la législature, et prévoit désormais une expansion moyenne de 1,5% sur la période de prévision, soit environ 0,3 point plus lente que la projection de mars (voir le graphique de la semaine).[4] Cela suggère que le gouvernement n’atteint pas son engagement électoral de relancer une expansion économique durable en s’attaquant efficacement aux défis structurels du Royaume-Uni en matière de croissance.

Le marché des taux d’intérêt à court terme attribue désormais une probabilité de 89% à une baisse des taux directeurs de la Banque d’Angleterre en décembre, le taux directeur neutre devant être atteint en 2026 à environ 3,25%.[1].

Graphique de la semaine: les effets d’une hausse de la fiscalité sur la croissance au Royaume-Uni

2025.12.03.GDP growth
Source: OBR Economic and Fiscal Outlook as of November 26, 2025. Yellow = April 2025, Blue = November 2025.

 

[1] Bloomberg as of November 28, 2025
[2] Federal Reserve Bank from New York as of November 21, 2025
[3] Bloomberg, ‘Reeve’s budget wins the day, but stores up future problems’ as of November 26, 2025
[4] OBR Economic and fiscal outlook as of November 26, 2025


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