Cette semaine à la une, malgré l'échéance du 1er août pour la conclusion d'accords tarifaires entre les partenaires commerciaux internationaux et les États-Unis, la semaine a été une nouvelle fois positive pour les actifs risqués.

Les actifs risqués ont de nouveau progressé la semaine dernière, soutenus par les progrès des négociations commerciales mondiales, un début positif de la saison des résultats aux États-Unis et l’amélioration des données économiques dans plusieurs régions. La reprise a été généralisée, avec une hausse des actions et un resserrement des spreads de crédit. Le crédit à haut rendement a surperformé le crédit investment grade, favorisé par une volatilité plus faible et un carry solide. Le high yield mondial a progressé de 0,41%, tiré par les marchés émergents (0,51%) et l’Europe (0,38%). Les marchés investment grade ont également progressé, les titres américains IG en tête avec une performance de 0,30%.

Du côté des taux, les rendements obligataires mondiaux ont légèrement augmenté, effaçant une partie du recul observé la semaine précédente. La courbe des US Treasuries s’est légèrement aplatie, tandis que celle des Bunds est restée globalement inchangée. Sur le front des actions, le Japon s’est démarqué avec un gain hebdomadaire de 4,3%, la réaction positive aux négociations commerciales américaines ayant compensé l’incertitude politique après la perte de la majorité de la coalition au pouvoir.[1]

Les négociations commerciales progressent, mais les risques persistent

Les marchés ont été rassurés par les progrès des négociations commerciales américaines, en particulier avec l’Union européenne et ses principaux partenaires asiatiques. La Maison Blanche a officiellement annoncé la conclusion d’accords commerciaux avec l’Indonésie, les Philippines et le Japon, avec un taux de droits de douane de 19 % pour l’Indonésie et les Philippines, et de 15% pour le Japon. L’accord entre les États-Unis et le Japon prévoit également un fonds d’investissement de 550 milliards de dollars et une réduction des droits de douane sur les exportations automobiles japonaises à 15%, bien en deçà des 25% imposés au Canada et au Mexique. Cette annonce fait suite à l’autorisation récente accordée à Nippon Steel d’acquérir US Steel, sous réserve que le gouvernement américain obtienne une «action de contrôle».[2]

Dimanche, les États-Unis et l’Union européenne sont parvenus à un accord sur le cadre d’un accord commercial.[3] Les États-Unis imposeront un droit de douane de base de 15 % sur la quasi-totalité des importations en provenance de l’UE, y compris dans des secteurs clés tels que l’automobile (actuellement taxé à 27,5%), tandis que les décisions concernant les droits de douane spécifiques pour les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques seront prises dans deux semaines. Un accord de droits de douane nuls a été conclu pour les avions et leurs composants, certains produits chimiques, les médicaments génériques, les équipements pour semi-conducteurs, certains produits agricoles et les matières premières essentielles, d’autres catégories pourraient s’y ajouter ultérieurement.

Les droits de douane sur l’acier et l’aluminium européens resteront à 50% pour le moment, mais devraient être remplacés par un système de quotas. L’accord prévoit également d’importants engagements financiers: l’UE s’est engagée à acheter pour 750 milliards de dollars de pétrole, de gaz, de combustible nucléaire, de puces électroniques et d’équipements militaires au cours du second mandat de Donald Trump, tandis que les entreprises européennes pourraient investir 600 milliards de dollars aux États-Unis pendant la même période.

Quant aux pays qui n’ont toujours pas signé d’accord, le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a souligné que des « accords de qualité » primeraient sur des délais stricts, laissant entrevoir une prolongation de la date limite du 1er août pour les pays engagés dans des négociations constructives. Il a toutefois averti que l’absence d’accord pourrait entraîner une hausse significative des droits de douane, renforçant ainsi la position intransigeante de l’administration américaine dans les négociations.[4]

La BCE appuie sur le bouton pause

La Banque centrale européenne a maintenu ses taux directeurs inchangés lors de sa réunion de juillet, conformément aux attentes.[5] Cependant les commentaires de la présidente Christine Lagarde lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion ont été interprétés comme plus bellicistes que prévu. Elle a minimisé les inquiétudes concernant la force de l’euro, qui pourrait faire baisser l’inflation en dessous de l’objectif, et a signalé sa volonté de tolérer un certain écart temporaire par rapport à l’objectif de 2%.[6]

Christine Lagarde a souligné l’amélioration des données, en particulier les PMI flash de juillet, qui ont montré une reprise des services et des signes que le secteur manufacturier pourrait avoir atteint son point bas.[7] Toutefois, les divergences régionales persistent, la France continuant à être à la traîne tandis que l’Allemagne montre des signes de sortie de la stagnation. La BCE a également reconnu le rôle favorable de la hausse du revenu disponible réel et de la demande du secteur privé dans l’ensemble de la zone euro. Les mesures de relance budgétaire prévues en Allemagne devraient apporter un soutien supplémentaire.

Si la décision de maintenir les taux inchangés a été prise à l’unanimité, la probabilité d’une baisse en septembre a diminué. La BCE semble disposée à marquer une pause et à évaluer l’évolution de la situation économique et commerciale. L’accord commercial entre l’UE et les États-Unis pourrait encore réduire les arguments en faveur d’un assouplissement à court terme.

Les données américaines brossent un tableau mitigé

Aux États-Unis, les données économiques ont présenté un tableau mitigé. L’indice PMI composite flash S&P Global a légèrement progressé en juillet, soutenu par une amélioration de l’activité dans les services, mais l’indice manufacturier a encore reculé sous la barre des 50, indiquant une contraction persistante[8]. Les résultats des entreprises ont toutefois surpris à la hausse dans l’ensemble. Avec environ 30% des entreprises du S&P 500 ayant publié leurs résultats, ceux-ci ont soutenu la poursuite de la hausse de l’indice vers des niveaux records.[9]

Les marchés suivront de près la réunion de la Réserve fédérale américaine cette semaine. Bien qu’aucun changement de taux directeur ne soit attendu, les récentes déclarations de quelques membres votants du Comité fédéral de l’open market ont laissé entrevoir un soutien à une éventuelle baisse. La conférence de presse qui suivra sera scrutée de près afin de déceler tout changement de ton de la Fed, d’autant plus que son président, Jerome Powell, continue d’être critiqué par l’administration américaine.[10]

Stablecoins: la réglementation ouvre la voie à une nouvelle source de demande pour les bons du Trésor

Dans une évolution qui pourrait avoir des implications à long terme pour la demande de bons du Trésor, le président Trump a promulgué le 18 juillet la loi intitulée «Guiding and Establishing National Innovation for U.S. Stablecoin Act» (GENIUS Act).[11] Cette législation autorise l’émission réglementée de stablecoins par les banques, les fintechs et même les grands distributeurs, à condition qu’elles soient entièrement adossées à des actifs liquides et sans risque, tels que des bons du Trésor américain à court terme.

Le marché des stablecoins a déjà connu une croissance substantielle, avec une hausse de plus de 60% en glissement annuel pour atteindre une capitalisation boursière totale de 265,2 milliards USD.[12] Selon les analystes, si l’adoption s’accélère comme prévu, les émetteurs de stablecoins pourraient détenir collectivement plus de 1’000 milliards de dollars américains en bons du Trésor d’ici 2030, dépassant ainsi les avoirs actuels de la Chine.[13]

La semaine à venir

Outre la réunion de la Fed, les investisseurs suivront également de près la publication des données économiques afin d’obtenir des indices sur l’impact des droits de douane sur l’activité et, éventuellement, sur la politique monétaire.

En Europe, la publication des données du PIB du deuxième trimestre pourrait révéler une légère contraction après un premier trimestre solide, tandis que les chiffres préliminaires de l’inflation pour juillet devraient refléter des effets de base dans l’indice général et une stabilité de l’inflation sous-jacente.

Les chiffres définitifs de l’indice PMI fourniront de plus amples informations sur la dynamique de croissance régionale, en particulier dans les économies périphériques. Avec la poursuite des négociations sur les droits de douane et l’évolution des politiques monétaires mondiales, les prochaines semaines pourraient s’avérer décisives pour anticiper les attentes des investisseurs pour le reste de l’année 2025.

 

[1] NHK World Japan, ‘Election Japan: Ruling coalition loses majority,’ July 21, 2025

[2] The Peterson Institute for International Economics, ‘Trump’s trade war timeline 2.0: An up-to-date guide,’ as of July 25, 2025

[3] Reuters, ‘Key elements of EU-U.S. trade deal agreed on Sunday,’ July 28, 2025

[4] CNBC, ‘U.S. Treasury Secretary Scott Bessent Speaks with CNBC’s “Squawk Box” Today,’ July 21, 2025

[5] European Central Bank, Monetary Policy Decisions, July 24, 2025

[6] European Central Bank, Monetary Policy Press Conference, July 24, 2025

[7] S&P Global, HCOB Flash Eurozone PMI,’ July 24, 2025

[8] S&P Global, ‘S&P Global US Flash PMI,’ July 24, 2025

[9] LSEG I/B/E/S, ‘S&P 500 Earnings Insight,’ July 24, 2025

[10] Bloomberg, ‘Trump Turns to Familiar Playbook to Attack Powell: ‘Flood the Zone,’ July 25, 2025

[11] The White House, ‘President Donald J. Trump Signs GENIUS Act into Law,’ July 18, 2025

[12] DeFiLlama, Stablecoins market cap, as of July 25, 2025

[13] Citi Institute, ‘‘Digital Dollars,’ April 2025


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