En juillet, l’économie de la zone euro a continué à afficher des signes d’amélioration modérée, malgré un ralentissement de la croissance au 2e trimestre. Aux Etats-Unis, une série d'accords commerciaux avec leurs principaux partenaires a été accueillie avec optimisme par les investisseurs.

Europe

En juillet, l’économie de la zone euro a continué à afficher des signes d’amélioration modérée, malgré un ralentissement de la croissance au 2e trimestre. Le climat économique s’est redressé, soutenu par une modeste expansion de l’activité, principalement dans les services. Les indices PMI, en légère progression, témoignent de cette reprise timide mais persistante. L’inflation est restée stable à 2%, proche de l’objectif de la BCE. La banque centrale a maintenu ses taux directeurs inchangés, marquant ainsi la fin de son cycle d’assouplissement actuel après sept baisses consécutives qui ont ramené les coûts d’emprunt à leur plus bas niveau depuis novembre 2022. Tandis que l’Espagne affiche une dynamique positive, l’Allemagne reste à la peine. Cette divergence entre les grandes économies souligne les défis d’une reprise homogène au sein de la zone. La conjoncture reste fragile, mais les indicateurs suggèrent une stabilisation progressive.

Sur les marchés obligataires, le rendement des Bunds à 7-10 ans a augmenté de 6 points de base pour atteindre 2,56% en fin de mois. Le crédit corporate a généré des performances robustes en juillet, grâce à des spreads qui continuent à se resserrer sur l’ensemble des notations. Les marchés européens ont surperformé leurs homologues américains, avec un resserrement plus marqué, en particulier sur le Haut Rendement. Cela est notamment dû au fait que les droits de douane imposés par les États-Unis à l’Europe se sont révélés moins importants que prévu initialement. La performance du Haut Rendement reflète ainsi ce mouvement, bien meilleure que celle de l’Investment Grade (1,16% contre 0,44%). Cette dynamique témoigne d’un appétit accru pour le risque dans un contexte à la fois de taux désormais bas et de stabilisation macroéconomique. Le rendement du marché corporate européen s’établit en fin de mois à 4,98%.

Etats-Unis

Aux Etats-Unis, une série d’accords commerciaux avec leurs principaux partenaires a été accueillie avec optimisme par les investisseurs. Cependant, le moral du marché s’est détérioré en fin de mois, à la suite d’une nouvelle salve d’annonces tarifaires du président Trump et d’un rapport sur l’emploi inférieur aux attentes. Malgré ces signaux contrastés, les perspectives restent globalement positives. Les fondamentaux des entreprises sont solides et l’économie américaine affiche une résilience remarquable. Dans ce contexte, la Réserve fédérale a maintenu son taux directeur inchangé pour la cinquième réunion mensuelle consécutive, témoignant d’une posture prudente. Sur le front des matières premières, le pétrole a enregistré une hausse notable de 6,4%, signant son meilleur mois depuis septembre 2023. Cette progression s’explique en partie par les menaces de nouvelles sanctions américaines contre la Russie, susceptibles de restreindre l’offre mondiale et de faire s’envoler les prix. Parallèlement, le dollar américain a rebondi de 3,2% sur le mois, après avoir atteint un point bas en juin. Il clôture ainsi son meilleur mois depuis avril 2022, mettant fin à une série de six baisses mensuelles consécutives observées au 1er semestre 2025. Ce renforcement du billet vert s’explique par les déclarations du président Powell, laissant entendre que les taux d’intérêt pourraient rester élevés plus longtemps qu’anticipé, ainsi que par les avancées dans les négociations commerciales, qui ont renforcé l’attrait du dollar en tant que valeur refuge.

Sur les marchés obligataires américains, les taux souverains ont affiché des performances négatives en juillet. Le rendement des obligations du Trésor à 7–10 ans a augmenté de 13 points de base, clôturant le mois à 4,26%. Ce mouvement reflète la solidité des données macroéconomiques et les commentaires de la Fed. Le crédit corporate a enregistré une performance positive, en particulier sur le segment Haut Rendement (0,36%) qui a surperformé l’Investment Grade (0,11%). Les spreads se sont resserrés sur l’ensemble des segments de notation, soutenus par les flux entrants et les résultats d’entreprises positifs pour le 2e trimestre. Le rendement du marché corporate américain s’établit en fin de mois à 6,81%.

Emergents

Les pays émergents ont également été marqués en juillet par les évolutions de la situation commerciale globale et la mise en place des droits de douane. À la fin du mois, les États-Unis avaient conclu des accords commerciaux avec plusieurs partenaires clés, prolongé les délais pour d’autres (notamment la Chine) et imposé des droits de douane plus élevés à certains pays récalcitrants sur divers marchés stratégiques. Néanmoins, le sentiment global est resté positif, soutenu par les bons résultats des entreprises, particulièrement dans le secteur technologique.

À l’instar de leurs homologues européens et américains, les marchés du crédit corporate émergent ont bénéficié du regain d’intérêt pour les actifs risqués. Les spreads se sont sensiblement resserrés en juillet, en particulier sur le segment Haut Rendement, portés par l’amélioration du sentiment général et par le renforcement du dollar américain, qui a soutenu la dette en devise forte. Cette dynamique s’est traduite par une performance solide sur le mois, malgré la légère hausse des rendements des obligations du Trésor américain. Le segment Haut Rendement a progressé de 1,30%, contre 0,62% pour l’Investment Grade. A fin juillet, le rendement de marché des obligations des pays émergents s’établit à 7,52%.

Entreprises en vue

2025.08.18.Emissions primairesFives (EU)

Fives, groupe français d’ingénierie industrielle, a annoncé avoir finalisé la vente de son activité de cryogénie à Alfa Laval. Le prix d’achat convenu s’élève à 800 millions d’euros, hors trésorerie et dette, ce qui représente une valorisation élevée d’environ 4x le chiffre d’affaires. Une partie du produit de la vente a été utilisée pour rembourser intégralement les obligations 2029 en circulation de Fives, permettant un désendettement significatif du bilan de l’entreprise.

Skechers (US)

Skechers, troisième fabricant mondial de chaussures de sport, a été racheté et privatisé par 3G Capital pour un montant total de 10,3 milliards de dollars. En plus d’un apport en capital de 4,4 milliards de dollars, la société a émis environ 3 milliards de dollars de prêts à terme B sur 7 ans, 1 milliard d’euros d’obligations garanties de premier rang ainsi que 2,2 milliards de dollars d’obligations PIK toggle non garanties sur 8 ans. Pour les 12 mois clos au 31 mars 2025, le chiffre d’affaires de Skechers a atteint 9,1 milliards de dollars et l’EBITDAR ajusté pro forma s’est élevé à 1,9 milliard. Cette opération par prêts et obligations a été montée sur la base d’un levier financier net pro forma de 3x au niveau senior garanti et de 4,4x au niveau senior non garanti.

Nemak SAB (EM)

Nemak SAB, l’un des principaux fournisseurs mexicains de pièces automobiles, a conclu un accord définitif pour acquérir l’activité automobile de GF Casting Solutions pour une valeur d’entreprise de 336 millions de dollars, dont 160 millions seront versés à la clôture de la transaction (prévue au 4e trimestre 2025). En 2024, l’activité automobile de GF Casting Solutions a généré un chiffre d’affaires annuel d’environ 707 millions de dollars et un EBITDA ajusté de près de 91 millions. Nemak a publié des résultats satisfaisants pour le 2e trimestre 2025, avec un EBITDA en hausse de 11,7% en glissement annuel malgré une baisse de 4,1% des volumes. L’entreprise a également réitéré ses prévisions pour 2025 et son objectif de ramener son levier financier net à 2,0x d’ici fin 2026, contre 2,5x actuellement.

Date de rédaction : 12/08/2025

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