Dans la zone Euro, l’inquiétude prédominante des investisseurs n’est désormais plus une éventuelle augmentation des taux de la BCE en 2022, mais la propagation du variant Omicron du Covid-19 et son impact potentiel sur l'économie mondiale.
La BCE devrait prendre davantage de temps que les autres banques centrales pour normaliser sa politique monétaire. L’augmentation des prix de l’énergie, des services et des matières premières ont malgré tout poussé l’inflation à des niveaux record. L’appétit pour le risque s’est réduit avec la probabilité croissante de nouvelles restrictions, qui viseraient à lutter contre l’augmentation des infections. Ces craintes ont engendré un rallye obligataire.
Le rendement du Bund allemand est tombé à -0,35%, son plus bas niveau en près de dix semaines. Le rendement britannique a lui aussi chuté, à 0,8%. Du côté du crédit corporate, le haut rendement européen a montré des signes de faiblesse, bien que les bénéfices des entreprises aient atteint des niveaux record et que les fondamentaux restent solides. Dans ce contexte, le rendement de l’indice corporate européen a augmenté de 25 points de base, et s’établit en fin de mois à 3,15%.
Aux Etats-Unis, Jerome Powell a évoqué la possibilité d’une nouvelle réduction des achats d’obligations de la Fed lors de sa prochaine réunion de décembre, signalant aux marchés que la banque centrale se concentre davantage sur la lutte contre l’inflation que sur la menace du nouveau variant Omicron. Les marchés obligataires américains ont fortement réagi à ces remarques. Novembre a été un mois bien plus volatil pour les marchés, avec des inquiétudes sur les décisions et les répercussions futures des mesures gouvernementales qui ont poussé les investisseurs à réexaminer leur position et les risques auxquels ils sont exposés.
Le rendement de l’obligation américaine à 10 ans a atteint au cours du mois 1,41%, son plus bas niveau depuis septembre, pour clôturer à 1,44%. Il recule de 11 points de base par rapport à octobre, tandis que les rendements à 2 ans ont augmenté de 7 points de base. Ces mouvements ont ainsi entrainé un aplatissement de la courbe des taux, avec une hausse sur les rendements à court terme et une baisse sur ceux des obligations de longue durée. Le rendement de l’indice corporate américain a quant à lui augmenté de 53 points de base, clôturant le mois à 4,46%.
Dans les pays émergents, l’affaiblissement des devises locales dans un contexte d’inflation généralisée, le resserrement de la politique de la Fed et les difficultés sur les chaînes d’approvisionnement ont incité les banques centrales à envisager des relèvements de taux d’intérêt plus tôt que prévu. Les courbes de rendement des pays émergents tendent vers des niveaux historiques d’aplatissement, étant donné l’ampleur des baisses récentes sur les rendements obligataires, liées à l’annonce du variant Omicron et aux risques géopolitiques dans certains pays.
Le crédit à haut rendement a sous-performé par rapport aux obligations de qualité. Le manque d’entrées de capitaux dans la classe d’actifs a notamment été à l’origine de cette sous-performance. La dette corporate émergente a connu un important écartement sur novembre, avec un indice qui affiche un rendement de 9,06% à fin de mois, en hausse de 57 points de base.
Entreprises en vue
Worldwide Flight Services
Worldwide Flight Services, société de services d’escale, a publié des chiffres solides pour le 3e trimestre 2021. Les revenus ont bondi de 42% en glissement annuel pour atteindre 358 millions d’euros, grâce à une amélioration significative des revenus organiques, qui a compensé les effets négatifs des taux de change. Le chiffre d’affaires organique a augmenté de 43,6%, grâce à une reprise tant de l’activité de manutention du fret que de celle d’assistance en escale. L’EBITDA ajusté publié a bondi à 35 millions d’euros, contre un chiffre de 12 millions d’euros l’année précédente. L’effet de levier net est passé de 6,1x à 5,1x. Le management a communiqué des perspectives optimistes pour le 4e trimestre 2021, sur une tendance similaire.
Avis
Moody’s a relevé la note du groupe Avis de B2 à B1, avec une perspective révisée à stable. Les obligations non garanties ont également été relevées d’un cran à B2. Les bonnes performances financières de la société devraient en effet se poursuivre, à mesure que la demande se redresse, et étant donné le décalage actuel entre la flotte et la demande. Le 3e trimestre 2021 a été marqué par un bénéfice record pour la société. L’EBITDA a plus que doublé par rapport aux niveaux de 2019. Avis a relevé par deux fois ses perspectives suite à ces bons résultats, avec une surperformance qui devrait désormais persister jusqu’en 2022.
JBS SA
Moody’s a relevé la note d’émetteur de JBS SA de Ba1 à Baa3, ce qui permet à la société d’obtenir le statut Investment Grade. Grâce à cette deuxième notation IG (après Fitch), les obligations de JBS seront désormais incluses dans les indices Investment Grade, ce qui constitue un soutien positif. Après plusieurs années de forte amélioration du profil de crédit de la société, les agences de notation ont souligné la récente amélioration de la gouvernance d’entreprise et d’indépendance du conseil d’administration. JBS a conclu le 2e trimestre 2021 avec un chiffre d’affaires de 307,02 milliards de BRL (environ 61 milliards de dollars) et un EBITDA de 33,61 milliards de BRL (environ 6,7 milliards de dollars).
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Date de rédaction : 07/12/2021