La Monthly Review de Nicolas Blanc, Responsable de l’allocation chez ELLIPSIS AM.

Résultats positifs de tests cliniques de vaccins contre la Covid-19

Forts de ces derniers, deux laboratoires ont demandé des autorisations d’urgence, qui devraient permettre au processus de vaccination de débuter dès le mois de décembre, tandis que s’organise la logistique de la campagne globale. On peut donc espérer que la vague d’infections en cours soit la dernière et que les restrictions sanitaires seront toutes progressivement levées au cours du premier semestre de l’année prochaine, permettant une normalisation de l’ensemble des activités économiques. Cette perspective a provoqué une forte hausse des actifs risqués, ainsi qu’une rotation importante entre les différents secteurs, au profit des valeurs cycliques particulièrement touchées par les mesures sanitaires. Malgré les restrictions qui pèsent aujourd’hui fortement sur l’activité, en Europe notamment, où la croissance devrait être négative ce trimestre, les agents économiques et financiers se projettent désormais dans la reprise à venir, ce d’autant que les mécanismes de soutien monétaire devraient se maintenir sur l’ensemble de l’année prochaine.

Election américaine

L’élection américaine a également constitué un point positif pour les marchés financiers. En dépit des efforts de blocage de Mr Trump, l’alternance démocratique se déroule de manière satisfaisante, écartant le spectre d’une crise politique. En matière de programme, les marchés peuvent se réjouir de la combinaison d’un agenda plutôt keynésien, mais également d’une stabilité fiscale (sauf victoire surprise des deux candidats démocrates aux sénatoriales de Géorgie, le Sénat restera sous contrôle républicain) et de responsables économiques chevronnés, à l’image de Mme Yellen. La politique étrangère des US devrait être bien plus prévisible, ses alliances traditionnelles mieux respectées (ce qui soulage les Européens) ainsi que les institutions et traités internationaux.

Vers un retour à la normale?

Si ces motifs d’optimisme sont bien fondés, il faut toutefois se garder de rêver à un retour complet à la situation antérieure. En effet, les mesures de soutien monétaires et budgétaires ont favorisé une création d’endettement à un rythme sans précédent et accentué encore la valorisation de certains marchés, comme l’immobilier. Avec une partie du secteur productif toujours dans une situation critique, produisant une hausse du chômage structurel, et un agenda climatique de plus en plus contraignant, le monde d’après la pandémie aura encore des défis à relever.