Depuis son entrée dans l’OMC en 2001, la Chine s’est progressivement imposée comme l’usine du monde et comme le symbole de l’économie globalisée. Pourtant, mise à mal par le COVID et désormais le contexte géopolitique, cette mondialisation est de plus en plus remise en question dans un monde qui se polarise.

Par Augustin Lecoq, Théo Colombani et Paul Rafalovic, gérants actions

 

Augustin Lecoq

L’actualité récente nous le rappelle, plusieurs chaînes d’approvisionnement, historiquement fluides, ont connu des perturbations et ont mis en lumière la haute criticité de certains facteurs, comme les coûts du transport ou la disponibilité de composants spécifiques. Conscients de l’importance de maîtriser pleinement ses capacités de production, de nombreux Etats ont mis l’accent sur la réinternalisation de leurs savoir-faire: Nicolas Dufourcq, Directeur général de Bpifrance, l’a rappelé, la France a perdu 50% de ses usines entre 1995 et 2015*, participant, en réaction, au lancement de «France 30», un plan de 54 milliards d’euros pour renforcer la compétitivité industrielle du pays.

Théo Colombani

Si la pandémie de 2019 a mis en valeur l’importance du secteur de la santé, aujourd’hui ce sont les tensions géopolitiques qui préoccupent les consciences collectives et qui conduisent les états à investir dans la défense. En France, Exail Technologies est un spécialiste des drones anti-mines sous-marines mené par son actionnaire historique, la famille Gorgé. Le groupe a récemment reçu la visite de Sébastien Lecornu, Ministre des Armées de France, qui a souligné l’importance de soutenir le tissu de PME industrielles qui participent aux enjeux de souveraineté. En Suède, récemment rentrée dans l’OTAN, W5 Solutions modernise les systèmes de défense et de communication pour faire face à une menace grandissante dans la région. Enfin, Droneshield, acteur australien positionné sur la défense anti-drones aériens, développe des solutions pour neutraliser ce type de menace dont l’utilisation exponentielle dans les conflits modernes et les actes terroristes amène un besoin urgent d’équipement.

Paul Rafalovic

L’électronique et les semi-conducteurs sont également au cœur des préoccupations géopolitiques, notamment en raison des craintes liées à Taiwan et à la Chine. Dans ce contexte d’incertitude, le Japon continue de subventionner massivement les investissements nationaux dans le domaine, à l’image de son enveloppe d’environ 25 milliards d’euros sur trois ans pour tripler les ventes de puces «made in Japan» d’ici à 2030. Le pays vient également d’annoncer une subvention supplémentaire de 3,6 milliards d’euros pour le consortium Rapidus, visant une production sur l’île d’Hokkaido de puces de 2nm, les plus petites au monde. L’archipel renforce ainsi son poids stratégique et s’apprête à alimenter de nombreuses PME locales spécialisées. C’est le cas de Tazmo, spécialiste des équipements de fabrication pour semi-conducteurs de puissance, notamment dédiés à l’IA, qui profite déjà des investissements massifs de son client TSMC. Asahi Yukizai se positionne lui sur les valves en plastique, résistantes à la corrosion et aux acides, devenues essentielles dans la chaine de valeur.

Sans perdre de vue les enjeux cruciaux liés à la décarbonation, il semblerait que le contexte géopolitique chamboule les priorités stratégiques des Etats. On voit alors apparaître une multitude d’opportunités pour des acteurs industriels innovants et bien positionnés que l’on retrouve notamment dans l’univers des microcaps, regroupant les PME cotées en bourse en Europe et dans le monde, où l’industrie représente environ 20% des indices.

*Nicolas Dufourcq, La désindustrialisation de la France, 2023.


Ce document est destiné à des clients professionnels. Il ne peut être utilisé dans un but autre que celui pour lequel il a été conçu et ne peut pas être reproduit, diffusé ou communiqué à des tiers en tout ou partie sans l’autorisation préalable et écrite de Mandarine Gestion. Aucune information contenue dans ce document ne saurait être interprétée comme possédant une quelconque valeur contractuelle. Ce document est produit à titre purement indicatif. Il constitue une présentation conçue et réalisée par Mandarine Gestion à partir de sources qu’elle estime fiables. Mandarine Gestion se réserve la possibilité de modifier les informations présentées dans ce document à tout moment et sans préavis et notamment, en ce qui concerne la description des processus de gestion qui ne constitue en aucun cas un engagement de la part de Mandarine Gestion. Mandarine Gestion ne saurait être tenue responsable de toute décision prise ou non sur la base d’une information contenue dans ce document, ni de l’utilisation qui pourrait en être faite par un tiers.

Les OPCVM cités dans ce document sont autorisés à la commercialisation en France et éventuellement dans d’autres pays où la loi l’autorise. Les performances, classements, prix, notations et statistiques passés ne sont pas un indicateur fiable des performances, classements, prix, notations et statistiques futurs. Les performances ne sont pas constantes dans le temps et ne font l’objet d’aucune garantie. Les risques et les frais relatifs à l’investissement dans les OPCVM sont décrits dans les prospectus de ces derniers. Les prospectus et les documents périodiques sont disponibles sur simple demande auprès de Mandarine Gestion et consultables sur le site www.mandarine-gestion.com. Le prospectus doit être remis au souscripteur préalablement à la souscription et il convient de vérifier si l’investisseur est légalement autorisé à souscrire dans un OPCVM Les principaux risques de ces OPCVM sont les suivants : risque actions, risque de perte de capital, risque de gestion discrétionnaire, risque de change, risque de taux et risque de crédit. Les descriptifs et les détails de ces risques figurent dans le prospectus complet de l’OPCVM concerné.