Trouver les opportunités d'investissement qui peuvent le plus contribuer à la lutte contre le changement climatique nécessite de comprendre le rôle crucial des marchés privés.
Par David Seex, Co-Head of Private Asset Sales and Head of Private Asset Solutions et Tim Horne, Head of UK Institutional Defined Contribution
Les médias en parlent régulièrement. Inondations fréquentes, sécheresses de plus en plus graves… les conséquences dramatiques du changement climatique sur le monde naturel sont évidentes. S’il n’est pas maîtrisé, le changement climatique pourrait déclencher une série de risques interdépendants avec des répercussions dans toutes les communautés de la planète, les marchés émergents étant les plus exposés.
Schroders a publié de nombreux articles sur les cinq grandes tendances, formant ce que l’on appelle le «changement de régime», qui devraient influencer les perspectives d’investissement à moyen terme.
L’une de ces cinq tendances est la forte accélération de la réponse mondiale au changement climatique au cours des sept prochaines années. Les pays devraient rapidement intensifier la décarbonation de la production d’électricité en particulier, car pour atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050, il est indispensable que les émissions diminuent de plus de 40%.
La transition vers le zéro émission nette représente une nouvelle tendance structurelle clé pour l’économie mondiale, car elle nécessite un changement radical dans le système énergétique et dans d’autres secteurs importants de l’économie. Pour y parvenir, des mesures politiques incitatives seront nécessaires, telles que la tarification du carbone et une réglementation climatique plus stricte, qui pourraient pousser l’inflation à la hausse et peser sur la croissance économique.
En revanche, cela stimulera les investissements dans les technologies vertes au cours des dix prochaines années. Les investissements dans les énergies propres augmentent, ce qui devrait doper l’activité sur l’ensemble de la chaîne de valeur et créer d’importantes opportunités pour les investisseurs.
Les entreprises de ces segments chercheront à capter ce capital pour créer une croissance des bénéfices et des flux de trésorerie. Les entreprises qui investissent dans des technologies telles que le captage et le stockage du carbone, les nouvelles infrastructures de transport, les réseaux intelligents et l’hydrogène durable sont toutes susceptibles d’être ciblées par les investisseurs.
Nous expliquons ici pourquoi le capital privé en particulier peut être si efficace pour servir les ambitions climatiques.
L‘investissement privé peut contribuer à combler le déficit de financement auquel nous sommes confrontés. Il est même crucial.
Les estimations varient sur le montant total des investissements nécessaires pour contenir le changement climatique et préparer le monde aux phénomènes météorologiques extrêmes déjà plus fréquents. Selon l’Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA), pour maintenir la hausse de la température mondiale moyenne en dessous de 2 degrés Celsius, les investissements, rien que dans le système énergétique, devraient atteindre 110 000 milliards de dollars d’ici 2050. Cela représente environ 2% du PIB annuel moyen sur la période.
Cet investissement dans les infrastructures, ainsi que dans les transports, est essentiel pour atténuer le changement climatique. Selon le Fonds monétaire international (FMI), «le déficit de financement relatif est encore plus important pour l’adaptation, notamment dans les domaines de l’assainissement de l’eau, l’irrigation et la protection contre les inondations, où les investissements sont presque inexistants.»
Les finances publiques sont dans une situation précaire partout dans le monde, en particulier dans les économies émergentes à risque. La récente pandémie de COVID-19 a laissé de nombreux gouvernements surendettés. Les banques centrales ont la tâche très délicate d’appliquer une politique permettant de freiner l’inflation sans toutefois trop ralentir la croissance.
Une grande partie des capitaux nécessaires pour ces investissements devra provenir du secteur privé, avec des rendements appropriés pour encourager le niveau d’investissement requis. C’est un point crucial. L’investissement climatique n’est pas de la philanthropie mais la rencontre d’opportunités d’investissement et de besoins vitaux.
Les capitaux privés s’engagent dans tous les domaines du développement durable
L’investissement dans le changement climatique oriente les capitaux vers des projets, des initiatives et des technologies qui contribuent directement à la lutte contre le changement climatique et ses impacts indirects. Il est important d’insister sur les «impacts indirects». L’efficacité de l’investissement climatique doit tenir compte de l’impact sociétal du changement climatique, en particulier sur les populations les plus vulnérables.
Par exemple, si l’action climatique doit augmenter rapidement au niveau mondial, ce sont les économies émergentes qui sont les plus sensibles aux effets des phénomènes météorologiques extrêmes. Cet aspect est l’«adaptation» que nous avons évoquée précédemment.
Lloyd’s of London estime que le taux moyen de pénétration de l’assurance sur les marchés développés est deux fois plus élevé que dans les économies émergentes. Cette sous-assurance constitue une menace importante pour la résilience climatique, mais représente également des opportunités importantes sur des marchés en forte croissance comme l’agro-assurance.
Les investisseurs peuvent difficilement soutenir ce domaine via des classes d’actifs traditionnelles et liquides.
De même, bon nombre des technologies nécessaires pour lutter contre le changement climatique et accélérer le développement sont nouvelles. Ces innovations nécessitent du capital d’amorçage et du capital-risque. Les nouveaux modèles économiques disruptifs sont souvent soutenus par le financement par private equity via le capital-risque.
Ce ne sont que deux exemples. L’investissement dans le capital naturel est appelé à jouer un rôle crucial dans le processus d’atténuation par le biais de la séquestration du carbone, mais il est également essentiel pour la protection contre l’érosion des sols et le risque d’inondation, l’habitat de la faune sauvage, la pollinisation et les espaces pour les loisirs et le bien-être.
Les experts de notre équipe immobilière trouvent également des moyens d’améliorer les caractéristiques environnementales des immeubles que nous gérons.
Il est important de noter que sans le recours aux capitaux privés, les investisseurs ne peuvent accéder à de nombreuses opportunités parmi les plus influentes pour contribuer au développement durable et lutter contre le changement climatique.
Rôle du capital privé dans la création et le suivi des changements impactants
Les investisseurs en actifs privés ont une forte influence sur les entreprises de leur portefeuille. Du fait qu’ils détiennent des participations plus importantes et sont en concurrence avec moins de coactionnaires, et grâce à l’actionnariat actif et l’engagement, les investisseurs en actifs privés peuvent créer de la valeur d’investissement et mesurer le changement positif.
L’évaluation de l’impact devrait, à un niveau très élevé, suivre un format en trois phases:
- Intention
- Contribution
- Mesure
Lorsqu’un investisseur a l’intention d’investir pour résoudre un problème du monde réel, comme ceux décrits dans les objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU, cela devrait être établi dès le départ. Dans l’idéal, l’investissement cible – entreprise ou projet – aura déjà conscience de sa contribution à des objectifs sociétaux ou environnementaux spécifiques.
L’étape suivante sera de déterminer comment l’intention sera concrétisée. Cela doit se mesurer à l’aide d’indicateurs clés d’impact et d’indicateurs de durabilité. Ce processus doit s’appliquer à tous les investissements réalisés avec l’intention de créer un impact positif sur le climat, et à l’ensemble du portefeuille, si ce n’est à l’ensemble d’une stratégie, le cas échéant.
Le partage de l’expertise par le biais de l’engagement est essentiel à la phase de contribution, et l’actionnariat privé peut favoriser un dialogue très productif compte tenu de la proximité de l’actif. En outre, l’actionnariat privé permet aux investisseurs de veiller à ce que toute vente d’un actif soit faite à une partie partageant la même intention de continuer à créer de la valeur sociétale ou environnementale.
Cela peut être établi au cours du processus de due diligence, et fait l’objet d’une mention spécifique dans le cadre des Principes opérationnels de la gestion de l’impact (OPIM). Cette approche est plus difficile à appliquer avec les actifs liquides.
Pourquoi maintenant?
Les actifs privés sont une composante essentielle du développement et de la promotion des technologies et des programmes qui soutiennent la transition vers la neutralité carbone. Toutefois, l’accès aux marchés privés a été difficile pour de nombreux investisseurs qui ne disposaient pas de la taille et des ressources nécessaires pour répondre à des exigences élevées d’investissement minimum et à la complexité structurelle des investissements en actifs privés.
Les récents développements ont beaucoup contribué à évoluer vers une «démocratisation» des marchés privés par la conception de nouvelles structures de fonds qui pallient les problèmes de taille minimale des tickets, de liquidité, de structure de frais et d’adéquation.
La structure des Long-term Asset Funds (LTAF) au Royaume-Uni en est un bon exemple. Cette nouvelle catégorie de structure autorisée de fonds ouverts permet aux investisseurs institutionnels d’investir efficacement dans des actifs à long terme tels que les actifs privés.
Le lancement des LTAF arrive au moment opportun. La nécessité de mobiliser des capitaux privés pour lutter contre le changement climatique est urgente et aujourd’hui un plus grand nombre d’investisseurs disposent de l’outil qu’il faut.
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