Une fois de plus le bilan hebdomadaire est positif pour les actions. Pour l'instant, rien ne semble en mesure de faire dérailler le train de la hausse. Même un chiffre d'inflation plus élevé qu'attendu aux Etats-Unis n'a pas entamé la confiance des investisseurs quant à une baisse de taux de la Fed en septembre. Wall Street a inscrit de nouveaux records la semaine passée.

Matières premières

Énergie : Le pétrole reste sous pression. Preuve en est, le Brent a atteint 65 USD en milieu de semaine, ce qui marque un déclin d’environ 7% depuis le début du mois. Cette baisse est alimentée par des prévisions baissières de l’Agence internationale de l’énergie, combinées à des inquiétudes autour des sanctions contre la Russie. L’AIE prévoit une augmentation significative des stocks de pétrole d’ici la fin de l’année et en 2026, en raison de l’excédent d’offre mondiale. La demande mondiale de pétrole devrait certes croître, mais bien moins vite que la production mondiale, en partie grâce à l’effort de l’OPEP+ qui rouvre les vannes. À cela s’ajoutent les tensions entourant la rencontre entre les présidents Trump et Poutine, où un éventuel cessez-le-feu en Ukraine pourrait entraîner un assouplissement des sanctions américaines contre la Russie, permettant ainsi à plus de pétrole russe d’entrer sur le marché mondial déjà excédentaire. Néanmoins, à l’heure où nous écrivons ces lignes, tout reste possible car un échec des pourparlers pourrait au contraire entraîner des sanctions supplémentaires de la part de Trump. Enfin, la faiblesse des indicateurs économiques chinois, notamment dans la production industrielle et les ventes au détail, pèse également sur le marché pétrolier, accentuant les craintes d’un ralentissement de la demande mondiale.

Métaux : Petite progression hebdomadaire pour le cuivre, qui s’échange à 9766 USD à Londres (prix spot). La prudence semble l’emporter à court terme face aux vents contraires qui se présentent: sursaut du dollar, incertitude sur la demande chinoise et, bien sûr, les droits de douane. Relevons tout de même la solide performance d’Antofagasta, un producteur important au Chili et listé à Londres, qui a fait état d’une augmentation de près de 60% de ses bénéfices grâce à une production accrue et surtout des prix élevés. L’or, quant à lui, se stabilise à 3340 USD malgré la publication de forts chiffres de l’inflation des prix à la production aux États-Unis. Les perspectives d’une baisse de taux massive par la Réserve fédérale lors de sa réunion de septembre s’atténuent. Les investisseurs se concentrent également sur la rencontre prévue entre les présidents des États-Unis et de la Russie concernant le conflit en Ukraine, ce qui influence le statut de l’or comme valeur refuge.

Produits agricoles : Les contrats à terme sur le maïs à Chicago affichent une baisse hebdomadaire d’environ 1,5% à 400 cents le boisseau (contrat échéance décembre 2025). Cette spirale baissière est alimentée par des estimations revues à la hausse pour les récoltes américaine et brésilienne, laissant présager un marché mondial bien approvisionné. La dynamique est similaire pour le blé à livraison décembre, qui a repris le chemin de la baisse à 526 cents le boisseau.

2025.08.18.Matières premières

Macroéconomie

Macro : Ambiance : La semaine avait commencé sous les meilleurs auspices avec un indice des prix à la consommation aux Etats-Unis plus faible que prévu, renforçant la perspective d’une baisse de taux en septembre avec pour ricochet une hausse des marchés actions. La fin de semaine est pourtant marquée par une seconde statistique moins reluisante: les prix à la production sont ressortis largement au-delà des attentes, douchant quelque peu les ardeurs haussières des investisseurs. Au point de menacer la dynamique actuelle ? Rien ne permet d’être aussi affirmatif pour le moment mais en opérateur avisé on surveillera la réaction des taux longs histoire de détecter toute tentative de rébellion par les « bond vigilantes ».

Crypto :  Le bitcoin a franchi un nouveau palier cette semaine en dépassant les 124 500 dollars pour la première fois de son histoire. Une percée éclair en milieu de semaine avant de repasser sous les 120 000 dollars ce vendredi. L’attention est davantage tournée sur l’ether cette semaine. La deuxième crypto la plus valorisée du marché flirte avec son sommet historique de 4 800 dollars atteint fin 2021. ETH progresse de près de 10% cette semaine, et la flambée est de 190% depuis début avril. Ce bond est porté par l’entrée remarquée de Peter Thiel dans ETHZilla, l’entité commerciale de la société cotée 180 Life Sciences, qui détient plus de 82’000 ETH et prévoit de les placer en DeFi pour générer des revenus. L’annonce a renforcé l’idée d’une “trésorerie crypto” à l’américaine sur Ethereum, rappelant la stratégie bitcoin de MicroStrategy.

2025.08.18.changes

La semaine prochaine devrait être relativement calme sur les marchés. Beaucoup d’intervenants seront en vacances, mais ceux qui resteront auront tout de même quelques rendez-vous à suivre. Dans l’agenda macro, les enquêtes d’activité PMI de part et d’autre de l’Atlantique, ainsi que les chiffres d’inflation en zone euro. La semaine s’achèvera avec le symposium de Jackson Hole, dans le Wyoming, organisé par la Fed.