Chaque semaine, Charles-Henry Monchau, CIO de la banque Syz, et Valérie Noël, Head of Trading présentent 7 graphiques qui caractérisent des évènements majeurs qui se sont déroulés durant la semaine écoulée.
Graphique 1: Une divergence positive
Les principaux indices boursiers américains ont enregistré des gains la semaine dernière, l’indice S&P 500 terminant au-dessus du niveau des 4’000 pour la première fois en deux mois. Des publications de bénéfices favorables dans les secteurs de la vente au détail et de la technologie, ainsi que des indications selon lesquelles la Fed est ouverte à un ralentissement du rythme de ses hausses de taux, ont contribué à alimenter le rallye boursier. Les échanges ont été faibles à l’approche des vacances de Thanksgiving.
Au niveau de l’analyse technique, un indicateur met en avant ce que l’on appelle une divergence positive. Le pourcentage de titres du S&P 500 qui traitent au-dessus de leur moyenne mobile à 200 jours (64%) est désormais supérieur au chiffre du d’août alors que le S&P 500 n’a pas encore atteint les plus hauts observés lors du rebond estival. La profondeur de marché est un indicateur avancé et cette divergence pourrait signifier que le S&P 500 a encore un certain potentiel de hausse à court terme.
Source : Bespoke
Graphique 2: Les “insiders” du S&P 500 ne vendent que très peu les titres de leur société
Autre signal positif pour les marchés actions: le nombre de dirigeants de sociétés vendant les titres de la société pour laquelle ils travaillent est actuellement à un niveau très bas, signe d’une certaine confiance quant au potentiel d’appréciation du cours de bourse de leur société. Historiquement, ce type d’indicateur a plutôt bien fonctionné pour signaler des retournements de marché.
Source : Sentimentrader
Graphique 3: Le rythme de hausse de taux par la Fed devrait ralentir
Le procès-verbal de la réunion de la Fed indique qu’une « majorité substantielle de participants » a estimé qu’un ralentissement du rythme de hausse des taux serait approprié. Les chiffres économiques publiés la semaine dernière étaient plutôt mitigés, mais les signes d’affaiblissement de l’économie soutiennent les espoirs du marché que la Fed serait bientôt en mesure de réduire son rythme de resserrement monétaire.
Source : Bloomberg
Graphique 4: L’inversion des courbes de taux obligataire s’accentue
Aux Etats-Unis, les rendements des titres du Trésor à long terme ont diminué davantage que ceux des titres à court terme, ce qui a entraîné une nouvelle inversion de la courbe obligataire. Les bons du Trésor à dix ans offrent désormais un rendement inférieur d’environ 77 points de base à celui de l’échéance de deux ans, soit la plus forte inversion depuis 1980.
L’inversion de la courbe est également de mise en Allemagne. Il s’agit de la plus forte inversion en 30 ans. Cet indicateur a la plupart du temps précédé des récessions économiques en Europe.
Source : Bloomberg
Graphique 5: Les très grandes capitalisations technologiques américaines ne participent pas au rebond du S&P 500
Les mega-caps technologiques (dont les GAFAs) ne font plus partie des leaders du marché américain. Bien au contraire puisque ces valeurs divergent actuellement de la performance du S&P 500.
Source : Bloomberg, Crescat Capital
Graphique 6: Un rééquilibrage des poids sectoriels dans l’indice S&P 500
Autre représentation visuelle du changement de leadership décrit ci-avant, l’évolution du poids de certains secteurs dans l’indice S&P 500. Pendant les années «QE» (pour «Quantitative Easing» ou assouplissement monétaire), les secteurs de la santé et de la technologie ont vu leur poids dans l’indice augmenter considérablement, atteignant 44% au plus haut. Leur poids cumulé a déjà commencé à reculer puisqu’ils ne représentent plus «que» 40%. A contrario, l’énergie et les financières ont atteint un plus bas de 15% (cumulé) en 2020. Leur poids est désormais de 21%. Les gagnants d’hier ne seront pas forcement les gagnants de demain…
Graphique 7: L’évaluation relative des actions américaines par rapport au reste du monde atteint un nouveau plus haut
Les investissements internationaux n’ont pas été épargnés par le «bear market» en 2022. En fait, les marchés boursiers internationaux ont sous-performé la bourse américaine, une sous-performance exacerbée par un dollar fort. La surévaluation du marché américain a atteint un nouveau plus haut. Ce niveau extrême transparait d’ailleurs dans les poids des différents pays faisant partie de l’indice MSCI monde puisque les Etats-Unis représentent désormais 70% de l’indice…
Source : Edward Jones
Très bonne semaine à toutes et à tous