En 1927, le physicien allemand Werner Heisenberg présentait son «principe d’incertitude», également appelé «principe d’indétermination» : impossible de connaître simultanément avec une précision parfaite la vitesse et la position d’une particule. Et plus la vitesse augmente, plus le principe se vérifie. C’est bien le dilemme des marchés aujourd’hui.

par Wilfrid Galand, Directeur Stratégiste de Montpensier Finance

 

Après un beau premier semestre et un été agité, les investisseurs expérimentent à leur tour ce phénomène: les indices sont proches de leurs sommets historiques, les algorithmes toujours plus rapides et les rotations sectorielles de plus en plus brutales. Dans ces conditions, quel positionnement adopter et à quelle vitesse ajuster les positions alors que ralentissement économique, tâtonnements monétaires et tensions politiques font hésiter les marchés?

Le ralentissement mondial est clair: notre indicateur MMS de Momentum économique se situe à 34 sur 100 et se rapproche des niveaux de 2011, en pleine crise des dettes souveraines. Toutes les zones sont touchées : la Chine, en proie à la mutation de son modèle de développement et aux tensions sur le commerce, l’Europe, affectée par les difficultés de l’industrie allemande, et même les Etats-Unis.

L’indicateur MMS américain est tombé à 24, un niveau qui matérialise les doutes du tissu manufacturier face à la multiplication des taxes douanières et au ralentissement du commerce mondial.

L’indicateur de momentum économique mondial hésitant à bas niveau
Source : Montpensier Finance / Bloomberg au 1er Octobre 2019

Le soutien monétaire reste sensible mais moindre qu’en 2015 – 2016: la Banque Centrale Européenne, malgré l’annonce de nouvelles injections de liquidités à hauteur de 20 milliards d’euros par mois à partir du 1er novembre, reste empêtrée dans de fortes dissensions internes, menées par les représentants de l’Allemagne de l’Autriche et, fait nouveau, de la France.

La Fed a baissé ses taux une nouvelle fois en septembre mais peine à redonner de la liquidité à court terme au marché, malgré les centaines de milliards de dollars injectés dans des opérations «repo» depuis le 20 septembre. La Chine, qui semblait s’engager au début d’année à utiliser tous les moyens, y compris monétaires, pour relancer son économie, limite désormais ses opérations de soutien via la PBOC. Bref, les banques centrales tâtonnent.

Quant à la politique, inutile de compter sur elle pour apaiser ces inquiétudes: alors que la désescalade semble engagée entre la Chine et les Etats-Unis avec un nouveau round de négociations – le treizième, chiffre porte-bonheur? -, le retour en force de la procédure d’«impeachment» Outre-Atlantique vient exacerber la polarisation de l’opinion et pourrait, in fine, déstabiliser tout autant Joe Biden le rival « centriste » de Donald Trump, que le président lui-même. Cela ferait alors les affaires des prétendants les plus radicaux du parti démocrate, dont le programme économique est bien loin du «laissez-faire» cher à Wall Street.

Alors, faut-il affaisser les voiles des portefeuilles et se mettre complètement à l’abri de ces eaux troublées ? Nous ne le pensons pas.

Tout d’abord parce que l’histoire montre que les entreprises ont toujours montré de formidables capacités d’adaptation à un environnement toujours plus changeant. C’est l’enjeu de la saison des résultats qui s’ouvre tout juste. Ensuite parce que ralentissement économique n’est pas synonyme de récession à court terme… du moins tant que le consommateur américain reste positif et que les banques centrales veillent à ce que le crédit reste accessible.

Vu le niveau des taux d’intérêt Le choix de la peur est celui de la résignation devant la perte inéluctable de valeur.

L’environnement doit inciter à conserver des marges de manœuvre, mais il faut garder le cap des investissements… tout en surveillant toujours Trump du coin de l’œil!

 


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