S’exposer à thématique de l’éducation en investissant dans le microcapitalisations.

Par Augustin Lecoq et Théo Colombani, gérants actions

 

Augustin Lecoq

Si l’on peut facilement faire rimer microcapitalisations et éducation, ce n’est pas pour autant leur seul point commun. L’investissement dans les microcaps est en effet régulièrement mis en avant pour ses performances de long terme et ses mérites de création d’emplois locaux. Le financement de l’éducation a, quant à lui, depuis longtemps été identifié comme vecteur de développement économique et social. L’ONU l’a par exemple défini comme le quatrième ODD1, notamment présenté comme l’un des piliers de développement pour les Etats. Si on prend l’exemple de l’Inde, désormais le pays le plus peuplé du monde, le gouvernement a promulgué en 2009 la loi pour offrir un enseignement élémentaire gratuit et obligatoire aux enfants âgés de 6 à 14 ans. Depuis, le taux d’alphabétisation des plus de 15 ans est passé de 69% en 2011 à 76% en 20222 et le PIB par habitant a doublé sur la période3. Plus proche de nous, la Commission européenne a également annoncé l’injection de 70 milliards d’euros entre 2021 et 2026 dans l’éducation.4

Théo Colombani

L’éducation est également un marché dynamique : selon l’UNESCO5, 1,6 milliards d’enfants et étudiants se rendent chaque jour dans une salle de classe et on estime l’arrivée dans la prochaine décennie de 800 millions nouveaux élèves dans le primaire et 350 millions supplémentaires en études supérieures. De nombreuses entreprises de microcapitalisation permettent de s’exposer à cette thématique à travers le monde. C’est le cas de Bloomsbury Publishing, éditeur britannique de près de 70 000 références en sciences humaines et sociales, connu comme l’éditeur d’Harry Potter, qui fournit en format papier et digital des ouvrages à destination des collèges, lycées et établissements d’éducation supérieure.6 Côté fournitures, Fila, multinationale italienne, maison mère du papier Canson, remplit également les trousses des écoliers avec du matériel créatif depuis plus de 100 ans. Le groupe possède 25% de part de marché en Inde et devrait prochainement profiter des investissements locaux pour introduire sa filiale en bourse. L’Inde et les autres pays de l’E7 (pool d’économies émergentes), dont les économies devraient être deux fois plus importantes que celles du G7 en 2050, constituent à ce titre des marchés porteurs pour la thématique éducative.7

Tout aussi déterminante, la question du logement est marquée par un déséquilibre croissant entre le nombre d’étudiants et celui des appartements disponibles. Dans ce contexte, Empiric Student Property développe et loue des chambres étudiantes au Royaume-Uni et permet ainsi aux élèves locaux et internationaux d’accéder à un logement moderne et adapté à leurs besoins, pour un coût total de formation trois fois inférieur à celui des Etats-Unis. Même au Japon, JSB, le leader local, défie le déclin de la population grâce à une proportion d’élèves accédant à l’université en constante croissance et se voit obligé de refuser un quart des demandes pour leurs chambres chaque année.

Le secteur de l’éducation s’adresse également aux adultes, où l’on trouve par exemple la société anglaise Wilmington qui développe des modules d’instruction et d’évaluation pour une grande diversité de métiers, allant de la santé aux services financiers, favorisés par les besoins croissants de conformité avec une régulation qui se complexifie. On pourra également citer l’américain Lincoln Educational Services, spécialiste de la formation des métiers manuels dans les domaines de l’automobile, l’électricité ou de la santé, qui participe ainsi à combler le manque de main d’oeuvre qualifiée dans des secteurs clés de l’économie aux Etats-Unis.

Ces différents exemples présents dans les fonds Mandarine Europe Microcap et Mandarine Global Microcap illustrent ainsi le beau potentiel de diversification, même au sein de cette thématique. D’habitude bon élève, l’univers boursier des microcaps, a plutôt eu le bonnet d’âne au niveau de ses performances boursières depuis bientôt deux ans. Il pourrait être opportun de s’y réintéresser. En bourse comme en éducation, il s’agit d’investir pour l’avenir.