De toute évidence, les investisseurs en actions dans le secteur du cannabis ont souffert en 2019. Les difficultés du secteur se sont reflétées dans le fonds indiciel coté en bourse FNB Horizons Indice Marijuana Sciences de la vie (HMMJ) qui a accusé un repli de l’ordre de 35 % en cumul annuel au 31 décembre 2019. Les investisseurs ne sont peut-être pas au bout de leurs peines... Toutefois, le net repli des actions du cannabis au cours des douze derniers mois qui a entraîné la dissolution d’acteurs de petite taille devrait finir par élargir les horizons des sociétés du secteur du cannabis qui parviendront à rester viables au cours des douze prochains mois.
En 2019, ce sont les valorisations élevées des actions des producteurs autorisés canadiens qui étaient les plus préoccupantes. L’enjeu était de taille pour ces actions: répondre aux attentes élevées que leurs valorisations faisaient peser sur leur croissance de revenus.
Bien sûr, avec un tout nouveau marché national du cannabis à des fins récréatives, les revenus des producteurs autorisés canadiens ont monté en flèche. Mais à la fin du second trimestre 2019, il est apparu clairement que le rythme de la croissance des producteurs autorisés était insuffisant, et le marché s’est alors braqué à outrance sur les revenus et le potentiel de croissance des bénéfices.
Un secteur jusque-là valorisé sur le potentiel était maintenant jaugé sur ses fondamentaux. À travers ce prisme, plusieurs sociétés ont perdu de leur attrait en raison de leurs bénéfices négatifs. À tort ou à raison, certains des plus gros producteurs autorisés qui avaient gonflé leur bilan en investissant en dehors du Canada se sont vus pénalisés du fait de leur endettement élevé et de leurs faibles bénéfices, même s’ils bâtissaient une croissance à long terme.
Dans l’ensemble, les ventes de cannabis à des fins récréatives au Canada ont été décevantes pour une double raison: les premières difficultés d’approvisionnement du marché et le déploiement insuffisant des commerces de détail ayant pignon sur rue dans des marchés clés tels que l’Ontario. Le secteur du cannabis est probablement aussi confronté à des problèmes d’offre excédentaire et de chute des prix de gros, ce qui a contraint les producteurs autorisés à déprécier la valeur de leurs stocks.
En 2020, plusieurs faillites et sorties du secteur seront très certainement à prévoir: en effet, le financement par rapport de fonds propres s’est tari pour les plus petits acteurs et les ventes au détail ne produisent tout bonnement pas de revenus.
L’heure est à l’optimisme dans le secteur du cannabis
Aussi fou que cela puisse paraître en raison de l’ampleur du recul du secteur, l’heure est toutefois à l’optimisme : de grandes sociétés d’investissement commencent à annoncer un plancher et à émettre des recommandations d’achat pour le secteur. C’est notamment le cas de CIBC, Bank of America Merrill Lynch et Cantor Fitzgerald.
Le Canada représentait un gros marché pour le cannabis en raison de sa légalisation intégrale adoptée, et de l’autorisation pour les sociétés d’être cotées sur les bourses canadiennes et de profiter des solutions de financement par actions. Toutefois, même si les effets de la légalisation se sont avérés décevants dans les faits, les occasions liées au secteur du cannabis dépassent de loin les frontières canadiennes.
Pour de nombreux gros producteurs autorisés, l’objectif stratégique consistait en effet souvent à réinvestir le capital dont ils disposaient dans des ouvertures–de taille –hors du Canada. Selon un rapport publié en juin 2019 par Arcview Market Research et BDS Analytics, le marché mondial du cannabis légal est en bonne voie pour dépasser 40 milliards de dollars américains d’ici 2024, en supposant un taux de croissance annuel composé avoisinant 20% par an.
La vente de cannabis à des fins récréatives et médicales sur les marchés légaux devrait rapporter beaucoup d’argent. Le problème majeur actuel est que la principale source de revenus existe uniquement au Canada.
Les revenus et bénéfices associés provenant des ventes de détail du cannabis canadien ont été insuffisants, mais nous sommes d’avis que cette déception est désormais en grande partie répercutée dans le cours des actions du cannabis. Les grands noms comme Canopy, Aurora et Aphria devraient commencer à tirer des revenus de leurs partenariats mondiaux l’année prochaine, et ce faisant, améliorer grandement leur chiffre d’affaires.
Le tableau ci-dessous montre les indicateurs clés de valorisation des principaux titres détenus par le HMMJ la valorisation de ces actions paraît bien plus «équitable» que même trois mois plus tôt. Le ratio cours/valeur comptable du HMMJ est passé de 2,68 à 1,56, et le ratio cours/chiffre d’affaires, de 8,62 à 6,08 en l’espace de trois mois environ.
Au niveau des valeurs individuelles, le contraste peut être même plus frappant. En dépit de certains échecs, le secteur nous apparaît dans l’ensemble bien plus attrayant maintenant qu’à n’importe quel moment où nous avons offert le HMMJ.
Ensuite, la contraction et les échecs observés dans le secteur ne sont pas nécessairement mauvais en soi. La première année de la légalisation au Canada a constitué un bon test pour déterminer quelles sociétés ont vraiment le sens des affaires pour assurer leur prospérité. Les échecs dans un tel environnement sont prévisibles et leur matérialisation profite en fait aux survivants qui devraient être en mesure d’exercer un peu plus de contrôle sur les sources d’approvisionnement et la gestion des prix.
Ceci n’est pas très différent des débuts de l’internet, marqué par de nombreux échecs. Les sociétés qui ont résisté à l’épreuve du temps sont néanmoins parvenues à tirer leur épingle du jeu, et le secteur a fini par prospérer. Nous ne prétendons pas que le secteur du cannabis connaîtra le même type d’embellie que l’internet dans le monde, mais à échelle réduite, il existe une véritable industrie pouvant atteindre des dimensions mondiales que certaines sociétés parviendront à mettre à profit.
La diversification au sein du secteur du cannabis n’a jamais été aussi forte
L’un des principaux atouts du HMMJ tient à sa diversification.
Au 31 décembre 2019, la chute attribuable au rendement du cours du HMMJ était supérieure à 40%, bien que certains des principaux titres sous-jacents, comme Aurora et Tilray, ont accusé des baisses de plus de 50%. Pour CannTrust, une participation alors majeure, les pertes dépassaient 80%. Les investisseurs qui, sur un coup de poker, ont conservé un portefeuille concentré de titres individuels, auraient pu y perdre toute leur mise.
Lors de son dernier rééquilibrage, le HMMJ a réduit le nombre des titres qu’il détenait, car plusieurs titres sous-jacents étaient tombés en deçà des seuils minimaux de capitalisation boursière pour faire partie de l’indice.
Dans l’ensemble, il s’agit là d’une évolution positive, car les pondérations de ces émetteurs étaient devenues insignifiantes par rapport au secteur.
Le HMMJ est un fonds indiciel coté (soit un fonds à gestion passive), cherchant à reproduire, dans la mesure du possible, le rendement de l’indice North American Marijuana Index, après déduction des frais. Cet indice est conçu pour procurer une exposition au rendement d’un panier composé de sociétés nord-américaines en sciences de la vie, cotées en bourse, qui exercent principalement leurs activités dans l’industrie du cannabis. L’indice North American Marijuana Index sélectionne ses titres dans un univers actuel de sociétés exerçant leurs activités dans l’un ou plusieurs des secteurs suivants: les produits biopharmaceutiques, la fabrication médicale, la distribution, les bioproduits et d’autres activités connexes liées à l’industrie du cannabis. En règle générale, les titres constitutifs de l’indice du HMMJ ont une capitalisation boursière supérieure à 75 millions de dollars canadiens.
Au sein du portefeuille du HMMJ, le niveau de la capitalisation a contribué à la survie des meilleurs élèves uniquement : le HMMJ comporte maintenant une plus grande concentration de sociétés demeurées très robustes au sein de l’industrie du cannabis en dépit de la conjoncture difficile.
La plus grande occasion du cannabis à saisir: la légalisation aux États-Unis
Même s’il accueille la plupart des cotations boursières et des placements sur les marchés des capitaux, le Canada a probablement perdu sa position de leader mondial du secteur du cannabis. Ceci pourrait être notamment dû en grande partie à l’insuffisance du déploiement des ventes de cannabis à des fins récréatives au niveau des provinces, avec pour conséquences des difficultés d’approvisionnement, des ventes insuffisantes et une apathie généralisée envers la consommation de cannabis à des fins récréatives, notamment par rapport aux marchés dynamiques américains comme le Colorado et la Californie.
En 2020, il conviendra absolument de suivre le marché américain qui reste le plus gros marché unique récréatif au monde, en dépit du fait que la consommation de cannabis reste illégale au niveau fédéral.
Le plus gros catalyseur de tout progrès à venir tiendra à la légalisation–ou à tout le moins à la libéralisation–américaine des lois sur le cannabis à l’échelle fédérale. Au vu du potentiel de taille disproportionné entre les marchés canadien et américain, les opérateurs multi-États (Multi-State Operators ou MSO) semblent très sous-évalués par rapport au Canada. À titre d’information, selon Arcview Research et BDS Analytics, si le marché américain poursuit sa croissance à son rythme actuel dans les 11 États où le cannabis est entièrement légal, il pourra atteindre 30 milliards de dollars américains d’ici 2024, ce qui représente uniquement la croissance des dépenses dans les États où la légalisation a eu lieu.
Ceci représente déjà six fois la taille projetée du marché canadien. Beaucoup des MSO américains sont entièrement opérationnels et génèrent des revenus dans les États où le cannabis est légalisé.
Les investisseurs peuvent tirer indirectement profit de l’aubaine américaine via le HMMJ, ou directement en investissant dans le fonds indiciel coté FNB Horizons Indice Marijuana États-Unis (HMUS). Quel que soit le fonds indiciel coté choisi, les investisseurs peuvent atteindre une exposition géographique diversifiée à l’ouverture à long terme sur le marché nord-américain du cannabis.
En septembre dernier, le Congrès américain a adopté la loi intitulée Secure and Fair Enforcement (SAFE) Banking Act, destinée à clarifier la situation des banques et des coopératives de crédit qui fourniraient des services bancaires et financiers à des sociétés américaines du secteur du cannabis. Sur le plan politique, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant que ce projet de loi ne devienne loi, car il doit encore recueillir l’approbation du Sénat américain. Quoi qu’il en soit, cette loi permettrait aux institutions financières américaines de participer plus directement au financement des sociétés de culture et de distribution du cannabis, que cette substance devienne légale ou non au niveau fédéral.
Symboliquement, l’adoption initiale de la SAFE Banking Act rend plus probables les progrès de la loi beaucoup plus vaste intitulée Strengthening the Tenth Amendment Through Entrusting States (STATES) Act. Ce projet de loi bipartite, une fois adopté, aurait vocation à protéger les entreprises du cannabis exerçant leurs activités dans les États où celui-ci est légalisé, de toute intrusion du fédéral.
La STATES Act donnerait probablement aux entreprises du cannabis un accès significatif aux services financiers, y compris aux cotations potentielles sur les grandes bourses américaines. À bien des égards, ce projet de loi pourrait avoir les mêmes conséquences voulues qu’une légalisation intégrale et reste donc un catalyseur potentiellement important pour le secteur des actions du cannabis.
Tout progrès réalisé en vue de la libéralisation implicite ou explicite des règlementations fédérales du cannabis se traduirait probablement par une forte impulsion pour l’ensemble du secteur mondial. À notre sens, l’annonce d’une telle nouvelle devrait entraîner une reprise tant des producteurs autorisés canadiens que des MSO américains.
À l’instar du HMMJ, les titres constituant le HMUS ont connu une contraction à la suite du repli des valorisations.
Le HMUS vise à reproduire, dans la mesure du possible, le rendement de l’indice US Marijuana Companies Index, après déduction des frais. Cet indice vise à fournir une exposition au rendement d’un panier composé de sociétés cotées en bourse qui exercent d’importantes activités dans les industries du cannabis ou du chanvre aux États-Unis ou ont une grande exposition à ces industries. L’indice est constitué de valeurs sélectionnées parmi des sociétés cotées sur les bourses canadiennes et américaines. Tandis que certains titres peuvent être cotés sur de grandes bourses du continent nord-américain, la majorité d’entre eux s’échangent actuellement sur des bourses nord-américaines qui comprennent, entre autres, la Bourse des valeurs canadiennes et la NEO Bourse Aequitas.
À la suite du rééquilibrage du HMUS, sept sociétés ont été supprimées:
La piste du cannabis : un chemin tortueux et cahoteux, mais rentable?
Le secteur des actions du cannabis a fait preuve de volatilité, et les investisseurs mesurent sans doute maintenant tous à quel point ce peut être le cas. Nous ne nous attendons à aucun changement sur ce plan-là en 2020 : la part de revenus que se disputent les entreprises toujours trop nombreuses est trop petite. Cela ne veut pas dire que les investisseurs du cannabis ne parviendront pas à générer des rendements positifs en 2020. L’accélération possible de la légalisation américaine au niveau des États, et potentiellement au niveau fédéral, combinée à la création de sources de revenus non canadiens pour les grands producteurs autorisés canadiens pourrait entraîner une reprise du secteur.
Nos fonds indiciels cotés offrent liquidité et transparence aux investisseurs qui cherchent une exposition au secteur du cannabis, avec l’avantage supplémentaire d’un rendement potentiel ayant augmenté avec la volatilité du secteur puisqu’il découle du revenu tiré du prêt de titres. Selon nous, les fonds indiciels cotés comme le HMMJ et le HMUS sont le moyen le plus direct d’être présent dans le secteur tout en bénéficiant du bonus de la diversification et d’un revenu potentiel tiré du prêt de titres, lequel pourrait amortir une partie de la volatilité qui devrait perdurer au cours des douze prochains mois.
La perspective d’accéder au secteur du cannabis ou d’y rester peut paraître effrayante pour les investisseurs, mais il faut garder à l’esprit qu’il s’agit d’une industrie naissante qui n’est pas prête de disparaître de sitôt. Les entreprises canadiennes qui sont parvenues à rester viables jusqu’à présent pourraient bénéficier de partenariats dans des marchés non canadiens, tandis que les États-Unis qui, selon les analystes, devraient représenter un marché de 30 milliards de dollars américains d’ici 2024, soit six fois le marché canadien, méritent toute notre attention au fur et à mesure que les législateurs clarifient les lois sur le cannabis aux niveaux fédéral et des États américains. Ainsi, fort des dures leçons apprises en 2019, il n’est peut-être pas temps de baisser complètement les bras en ce qui concerne le cannabis en 2020.
Les taux de rendement indiqués correspondent aux rendements totaux composés annuels historiques, qui prennent en compte les fluctuations de la valeur des titres et le réinvestissement de toutes les distributions, mais pas les frais d’acquisition, de rachat, de distribution ni d’autres frais facultatifs ou l’impôt sur le revenu à la charge de tout porteur de titres qui auraient réduit les rendements. Par ailleurs, les rendements des indices ne prennent pas en compte les frais de gestion, d’exploitation ou de négociation qui peuvent être engagés pour reproduire l’indice. Les taux de rendement ci-dessus ne sont pas des indications des rendements futurs. Les fonds indiciels cotés ne sont pas garantis, leur valeur fluctue souvent et le rendement passé n’est pas garant du rendement futur. Il n’est pas possible d’investir directement dans l’indice.
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Le HMUS s’accompagne de risques. Ce FNB devrait investir dans l’industrie du cannabis dans certains États américains qui ont légalisé le cannabis à des fins thérapeutiques ou de consommation par des adultes, ce qui est interdit par la législation fédérale américaine actuelle. Le HMUS procèdera à des investissements passifs dans des entreprises exerçant des activités dans le secteur du cannabis aux États-Unis où la législation locale des États américains règlemente et autorise ces activités, ainsi que dans des entreprises actives dans le secteur légal du cannabis au Canada. Le HMUS ne participera pas directement à la fabrication, à l’importation, à la possession, à la consommation, à la vente ou à la distribution du cannabis que ce soit au Canada ou aux États-Unis. Veuillez lire la partie du prospectus consacrée aux risques dans son intégralité avant d’investir.
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