Les signaux d’un ralentissement de la croissance économique dans toutes les régions du monde début 2024 ont suscité une attention accrue sur les niveaux soutenus des taux d’intérêt alors que l’année progresse. L’incertitude macroéconomique et les événements géopolitiques ont orienté les capitaux vers divers segments, avec des implications positives et négatives que nous continuons de surveiller.

Par Kevin Egan, Senior Portfolio Manager / Co-Head of Credit, Ron Kantowitz, Head of Private Debt, Senior Portfolio Manager et Paul Triggiani, Head of Distressed Credit; Managing Director

 

Face à ces perspectives prudentes, nous avons demandé aux experts des équipes de prêts bancaires, de prêts directs et de crédit en difficulté d’Invesco de nous faire part de leur point de vue alors que le premier trimestre 2024 touche à sa fin.

Prêts bancaires (bank loans): potentiel de revenus élevés et valeur relative

Kevin Egan, Gérant de portefeuille senior, Senior Secured Bank Loan Group

2023 a été une année exceptionnelle pour les rendements des prêts (la deuxième meilleure année jamais enregistrée) à la fois sur une base relative et absolue, principalement grâce à des coupons élevés proches de leurs plus-hauts historiques. En 2024, nous continuons de penser que les prêts généreront des revenus élevés dans un environnement de taux d’intérêt élevés pendant une longue période. Malgré deux années consécutives de performances relatives exceptionnellement belles, nous pensons qu’il existe encore plusieurs raisons convaincantes d’envisager d’investir dans des prêts garantis sénior (senior secured loans):

  1. Niveau de revenu actuel potentiellement élevé: Le revenu des coupons pour les prêts bancaires est aujourd’hui d’environ 9,5%, il est à son niveau le plus élevé depuis 20091. Le marché s’attend à ce que les taux restent élevés, bien au-dessus des niveaux précédant l’année 2022. Il a été démontré que les prêts fournissent un revenu constant et stable tout au long des cycles de marché, y compris lors des périodes de récession et de baisse des taux.
  2. Taux variable: Les prêts ne présentent presque aucun risque de duration (moyenne de 45 jours environ). La courbe SOFR à terme (Secured Overnight Financing Rate) intègre actuellement un taux SOFR moyen à 3 mois de près de 4,5% sur l’année 2024. Cela reflète l’opinion largement adoptée par le marché selon laquelle la Réserve fédérale américaine (Fed) s’orientera vers un assouplissement monétaire au premier semestre 2024, mais abaissera les taux d’intérêt avec prudence.
  3. Une valeur relative attractive: les prêts offrent l’un des meilleurs rendements du segment des titres obligataires, tout en atténuant le risque de baisse, car ils sont prioritaires dans la structure du capital et sont garantis par les actifs de l’entreprise. Les prêts offrent ces rendements élevés sans risque de duration. Dans un environnement de récession, les prêts offrent une atténuation du risque de baisse de par leur statut senior, cela signifie qu’ils ont la priorité absolue en termes de remboursement en cas de défaut. Les actifs garantis de premier rang peuvent offrir une atténuation supplémentaire des risques durant les périodes de récession.

Nous estimons que les rendements et les spreads des prêts actuels sont attractifs, le coupon moyen des prêts étant supérieur aux obligations à haut rendement. Nous pensons que les prêts bancaires offrent actuellement une valeur relative plus élevée, tant sur une base absolue qu’ajustée au risque.

Prêts directs (direct lending): nous tablons sur un potentiel de rendement convaincant et sur des opportunités de déploiement en 2024

Ron , Responsable des prêts directs

Pour nous, l’année 2023 s’est caractérisée par l’incertitude liée aux conditions macroéconomiques, aux événements géopolitiques et au resserrement agressif de la Réserve fédérale américaine (Fed), fournissant un environnement difficile pour les activités de fusion et acquisition (M&A). Par conséquent, les volumes de transactions ont diminué, ce qui s’est traduit par moins d’occasions de déployer des capitaux dans la classe d’actifs des prêts directs.

Même si l’activité des transactions a été poussive, la qualité des transactions exécutées a figuré parmi les plus convaincantes que nous ayons observées dans le domaine des prêts directs. Seuls les crédits les plus solides, dotés de structures de capital prudentes et d’une documentation rigoureuse, ont pu franchir la ligne d’arrivée. De plus, étant donné la nature à taux variable de la classe d’actifs, les prêts directs offraient des rendements de 12 à 13%, sans effet de levier, un niveau très attractif par rapport aux rendements historiques de 7,5-8,0%.

En 2024, la Fed semble se diriger vers une politique monétaire plus accommodante. Même si le calendrier et l’ampleur de ses actions restent à déterminer, nous nous attendons à ce que ses répercussions sur les rendements des prêts directs soient relativement modérées. Si nous partons du principe que la Fed réduira ses taux à trois reprises en 2024, ce qui est actuellement l’opinion consensuelle, et que nous assisterons à un léger resserrement des spreads et des décotes lors d’émissions originales, les rendements des prêts directs ne devraient baisser que de 50 à 100 pb. Dans ce scénario, nous pensons que les rendements des prêts directs devraient se stabiliser dans la zone des 11 à 12 %, sans effet de levier, ce qui reste incroyablement attractif du point de vue du risque/rendement et nettement supérieur aux niveaux affichés avant le cycle de resserrement de la Fed.

Nous pensons en outre que le contexte propice à un environnement de transaction plus favorable est fermement en place, avec notamment une meilleure visibilité sur l’environnement macroéconomique, un affaiblissement des pressions inflationnistes, des réductions de taux potentielles et une pression accrue de la part des LP sur les sociétés de capital-investissement pour qu’elles concrétisent des opérations et investissent dans de nouvelles plateformes entreprises. Conjugué à une discipline persistante en termes de qualité de crédit et à un environnement de rendement relativement stable, nous pensons que 2024 s’annonce comme une opportunité intéressante pour déployer des capitaux dans la classe d’actifs des prêts directs.

Crédit en difficulté (distressed credit): Une opportunité mondiale très attractive comportant potentiellement moins de risques

Paul Triggiani, Directeur de la gestion du crédit en difficulté et des situations spéciales

Jamais nous n’avons été aussi occupés. Notre prédilection pour les petites capitalisations et notre portefeuille d’investissement sont non seulement les plus importants jamais enregistrés, mais ils représentent également certaines des opportunités de la plus haute qualité que nous ayons observées au cours de notre carrière. 2024 sera probablement une année difficile pour de nombreuses petites capitalisations, et en particulier pour les émetteurs privés surendettés. Dans cet espace, près d’un tiers des sociétés possèdent des ratios de couverture des frais fixes inférieurs à 1,0x, ce qui signifie qu’un pourcentage important de notre univers d’investissement n’est pas en mesure d’assurer ses charges d’intérêts.

La hausse des taux au cours de l’année dernière a également eu une incidence sur la liquidité de nombreuses structures de capital endettées, et même avec d’éventuelles légères baisses de taux par les banques centrales en 2024, la liquidité et le refinancement des bilans surendettés risquent d’être remis en question. Ces facteurs nous portent à croire que les deux à trois prochaines années représenteront une opportunité sans précédent de générer des rendements ajustés au risque intéressants pour trois raisons spécifiques:

  1. Les cycles précédents ont été dominés par des dysfonctionnements industriels – des secteurs subissant des changements à long terme et/ou confrontés à des obstacles importants. Le marché cible actuel des transactions est très diversifié : toutes les entreprises doivent faire face à une structure de coûts plus élevée face à une baisse des revenus et, dans une certaine mesure, à un affaiblissement de la confiance des consommateurs.
  2. Nous pensons que le marché des situations spéciales, qui englobe tout, des financements en cas de sauvetage aux solutions de capital et aux investissements stratégiques en capital, est très attractif. Nous pensons que de telles opportunités, en particulier lorsque les restructurations peuvent être totalement évitées, permettent d’obtenir des rendements similaires à ceux des actions tout en conservant une position de crédit solide au sein d’une structure de capital, offrant ainsi un potentiel de rendements élevés ajustés au risque.
  3. Enfin, le portefeuille actuel est mondial. Bien que la croissance puisse ralentir aux États-Unis, une croissance faible dans un environnement potentiellement récessif au Royaume-Uni et en Europe n’est certainement pas irréaliste, car elle pourrait offrir des opportunités de meilleure qualité. La présence importante de banques régionales en tant que principaux prêteurs est de bon augure pour notre approche, étant donné que ces détenteurs sont confrontés à de nombreuses difficultés lorsqu’il s’agit de détenir des positions qui peuvent être perçues comme nécessitant une restructuration globale de désendettement.

 


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