Depuis le creux de mars dernier, les marchés actions ont nettement rebondi: autour de 28%, du plus bas au plus haut, pour le S&P500, et jusqu’à 22% pour son homologue l’Euro Stoxx50. Si les performances de ces deux indices depuis le début de l’année sont encore négatives, cette hausse marquée a de quoi interpeller dans la tempête que nous traversons.

Olivier de Berranger

Consommation au ralenti, investissement au point mort, explosion du chômage, cours du pétrole parfois négatifs, commerce international en berne, bénéfices des entreprises en net recul… sur le front économique, nous affrontons l’ouragan parfait. Pourtant, contre vents et marées, le baromètre boursier annonce des éclaircies. De prime abord, cela peut sembler paradoxal.

La photographie instantanée de l’économie n’a en réalité que peu d’impact sur la valorisation des actifs. Ce sont les perspectives futures qui influencent en premier lieu leur cours. Sans quoi les indices boursiers seraient au plus bas, car une nouvelle fois cette semaine, les indicateurs avancés d’activité économique–PMI, IFO, confiance des consommateurs pour ne citer qu’eux–ont touché des plus bas historiques, surprenant à la baisse des attentes déjà faibles. Par conséquent, l’amplitude de la récession mondiale a de nouveau été revue à la hausse par les principaux organismes supranationaux. L’économie mondiale est dans l’œil du cyclone à cause de la pandémie de Covid-19.

Alors pourquoi les indices actions semblent-ils protégés par un anticyclone?

D’abord, parce qu’ils bénéficient d’une vague sans précédent de soutiens monétaires. En quelques semaines, ce ne sont pas des milliards mais des trillions (10^12!) d’euros ou de dollars que la Fed et la BCE ont annoncé injecter. Autant et aussi vite: du jamais vu! Les liquidités seront abondantes et pour longtemps. Face à une menace inflationniste quasi-inexistante, elles pourraient être encore s’amplifier fortement, au risque toutefois de faire entrer les marchés dans une économie de bulles.

Ensuite, parce que les gouvernements ont eux aussi agi massivement et rapidement, en déployant des mesures de soutien pour l’emploi, donc pour la consommation, ainsi que pour soulager la trésorerie des entreprises et éviter des faillites en cascade. De plus, les Etats se sont engagés à accélérer, la reprise, une fois l’horizon éclairci, avec de nouveaux plans de dépenses. La faiblesse des taux, administrés par les banques centrales, rend d’ailleurs ce surcroît d’endettement peu onéreux. Au niveau budgétaire également, les soutiens seront amples et durables et feront l’objet d’ajustements à la hausse.

Enfin, l’expansion de la pandémie commence à être circonscrite grâce à un confinement de plusieurs semaines, permettant d’envisager un déconfinement progressif. Sur le plan sanitaire et social, un ciel plus clément se dessine peu à peu à l’horizon.

Parce qu’ils sont des lieux de confrontation d’anticipations et que, sur de nombreux plans, les nuages se dissipent peu à peu, les marchés financiers anticipent déjà l’arrivée d’un été radieux après un hiver glacial.

 

Rédaction achevée le 24.04.2020


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