Les marchés financiers ont bénéficié de conditions favorables en 2019, principalement grâce au soutien ininterrompu des banques centrales

L’année a également été marquée par un ralentissement de la croissance (par exemple, le secteur manufacturier aux États-Unis et en Europe ne s’est stabilisé que récemment), ce qui nous conforte dans l’idée que le soutien des banques centrales ne risque pas de diminuer de sitôt. Et avant l’impact inconnu du coronavirus, les perspectives pour 2020 semblaient similaires à celles de 2019 (en début d’année, croissance du PIB mondial estimée à environ +3,0% en 2020). Mais les incertitudes divisent aujourd’hui les économistes et nous pensons que les marchés seront plus volatils cette année mais, dans l’ensemble, les performances resteront positives.

Au cours des 12 derniers mois, les investisseurs ont bénéficié d’un resserrement des spreads de crédit (le resserrement génère la hausse des prix), tant sur les emprunts d’État que sur les obligations d’entreprises. Toutefois, cette tendance a abouti à un nouveau défi. Ainsi, le rendement des obligations libellées en USD, est passé de 4% début 2019 à 2,5% aujourd’hui. Et la «chasse au rendement» a, une nouvelle fois, fait les gros titres dans un contexte de taux faibles, voire négatifs.

L’industrie de la gestion obligataire se caractérise par des expositions types de portefeuilles (régionales; types d’obligations; risques de crédit). La grande majorité des actifs sont investis dans la famille des gestions appelées ‘top-down’ (approche macro des marchés), qui implique souvent près de 1 000 positions, voire plus. Le principal moteur de performance de ces fonds est la capacité à identifier les opportunités macroéconomiques et les grandes tendances qui en découlent. Pour continuer à offrir des rendements attrayants en 2020, nombre de ces gérants devront étendre leur exposition sur des marchés secondaires, c’est-à-dire, au détriment de leur expertise principal. Ils se tournent vers des actifs plus risqués, des durations plus longues ou des marchés alternatifs quand ils n’ont pas recours à des produits structurés peu liquides offrant un potentiel de performance et de rendement plus élevé.

La deuxième grande famille, plus confinée en termes de taille et de choix de gérants, est celle de la gestion dite ‘bottom-up’ où l’entreprise est le cœur de l’expertise et leurs obligations constituent le principal moteur de performance. Toutefois, nous reconnaissons aussi un biais d’exposition dans ces stratégies ‘bottom-up’, dans les marchés émergents, les titres à haut-rendement ou type de dette.

Or, la diversification est une clef reconnue de la génération de performance sur le long-terme. Avec l’entreprise comme expertise, nous sommes convaincus que la meilleure façon de générer des performances significatives dans cet environnement de taux faibles, est de combiner la sélection d’opportunités individuelles (bottom-up) et la flexibilité dans la construction du portefeuille (diversification).

Se diversifier, une clef reconnue de la performance sur le long-terme

Nous sommes très peu dans l’univers de la gestion obligataire à offrir cette combinaison unique de l’approche par entreprise et de la diversification. Pourtant, cela permet d’offrir un éventail de moteurs de performance plutôt qu’une dépendance à un type d’actif et permet donc de répondre au défi de la volatilité et des changements des conditions de marché.

Antony Vallee

Par exemple, les gérants du fonds Alken Fund–Income Opportunities suivent un processus d’analyse d’entreprises et dans un second temps, ils effectuent la sélection du titre obligataire le plus intéressant. Cette stratégie revient à identifier les entreprises aux bilans solides avec des bénéfices en hausse ou identifier celles évoluant dans un environnement de haut-rendement et bénéficiant de leviers de performances internes convaincants.

La diversification s’inscrit naturellement dans ce portefeuille qui compte moins de 100 titres. Le plus de ce fonds réside aussi dans les types d’actifs obligataires dans lesquels il peut investir. En effet, les gérants sélectionneront le meilleur ratio de rendement rapporté au risque de duration, dans le panel d’instruments obligataires coté émis par l’entreprise. Ainsi, il se pourrait très bien qu’un titre convertible soit la meilleure alternative. Ces obligations dont les profils affichent une très faible sensibilité aux actions (généralement moins de 10 % ou nulle), sont souvent négligées par les gérants convertibles. Par ailleurs, les gérants d’obligations traditionnelles ignorent ce marché alors qu’il constitue une source de rendement et d’opportunités indéniable. C’est ce qui explique que ces obligations convertibles peuvent offrir des rendements supérieurs à celui d’obligations traditionnelles présentant un risque de crédit, un statut juridique et une maturité similaire. Parmi les autres titres de dette traditionnels figurent les obligations hybrides, qui peuvent offrir des rendements intéressants sur des émetteurs de qualité supérieure, et bien sûr les obligations classiques.

Aussi, le fonds offre une exposition sectorielle mondiale, ce qui élargit son éventail d’opportunités, à l’opposé d’un investissement dans une région ou sur un type de marché (développé ou émergent).

Cette diversification régionale s’ajoute à celle des risques de crédit avec une répartition équilibrée entre les émetteurs dit de ‘qualité’ et ceux à ‘haut-rendement’. La duration du portefeuille est structurellement très courte, moins de 3 ans en moyenne et s’explique par la recherche de la visibilité sur les cash-flow de l’entreprise.

Par conséquent, investir dans des stratégies bottom-up basées sur des obligations d’entreprises diversifiées (obligations classiques, convertibles à faible delta et hybrides) reste, selon nous, un moyen simple d’accéder à des performances intéressantes en 2020, en bénéficiant d’un large éventail de facteurs de performance, tous favorisés par une expertise unique, simple et compréhensible : générer de la valeur à partir du type d’activité d’une entreprise et de son titre obligataire le plus approprié.

En 2019, le fonds Alken Fund–Income Opportunities a affiché une performance de plus de 4.8% avec une volatilité de moins de 1.4%. Après la chute des marchés en février, le fonds affiche une perte de -0.13% sur l’année, au 4 mars 2020 et +3.8% depuis son lancement le 14 décembre 2018. Avec un niveau de risque très faible (SRRI 2), notre objectif de performance reste proche des niveaux de 2019, soit 4% en euros.