Lancée en mai 2023, Matis propose de co-investir dans des œuvres majeures de l’art contemporain via des obligations convertibles. La société sélectionne des œuvres emblématiques d’artistes ayant profondément marqué l’histoire de l’art, dont la notoriété et la valeur sont établies durablement sur le marché. Découvrez-en plus sur l’art en tant que nouvel actif stratégique pour diversifier son patrimoine avec Hugo Rouast, Head of Advisory Switzerland chez Matis.

Quelle est la stratégie d’investissement de Matis sur le marché de l’art?

Matis se positionne en tant que société d’investissement dédiée exclusivement à l’art contemporain, et particulièrement aux artistes emblématiques de l’après-guerre. Notre spécificité est de rendre accessible à nos investisseurs l’acquisition d’œuvres majeures, avec un montant initial de 20’000 € (environ 18’800 CHF)

Il faut rappeler que le marché de l’art reste très peu exposé à l’endettement – moins de 1%. C’est un marché qui fonctionne traditionnellement par l’intermédiaire de galeries ou des grandes maisons d’enchères. Lorsqu’une galerie présente un artiste, elle doit généralement acheter les œuvres en amont, ce qui représente un engagement financier lourd.

Notre approche résout précisément ce point de tension: nous constituons une société ad hoc (Special Purpose Vehicle, SPV) réunissant plusieurs investisseurs pour acquérir l’œuvre ciblée. L’œuvre est ensuite déposée chez une galerie de renom, chargée de l’exposer et de la vendre. Ce mécanisme permet aux galeries de ne pas engager leurs propres fonds, facilitant ainsi leur rôle commercial. Nos investisseurs, quant à eux, souscrivent des obligations convertibles clairement identifiées, adossées à une œuvre précise. Nous privilégions une sélection rigoureuse d’artistes de premier plan comme Andy Warhol, Yves Klein, Pablo Picasso, Pierre Soulages ou Josef Albers.

Quels résultats avez-vous obtenus jusqu’à présent?

Depuis son lancement commercial en mai 2023, Matis  a permis le financement de 58 œuvres d’artistes de  renom comme Pierre Soulages, Andy Warhol, Niki  de Saint Phalle, ou encore François-Xavier Lalanne.  Parmi celles-ci, 12 ont été revendues, offrant une  performance nette moyenne de 14,45%1. Le taux de  rentabilité interne (TRI) annualisé net de frais s’élève  quant à lui à 36,84%2.

Attention, ces performances passées ne préjugent pas des performances futures. L’investissement  dans des actifs non cotés présente un risque de  perte partielle ou totale du capital investi.

Comment caractérisez-vous votre positionnement en tant qu’acheteur d’art contemporain?

Notre stratégie n’est pas spéculative: nous n’investissons pas dans des artistes émergents à fort potentiel. Nous privilégions des artistes reconnus, dont les cotes sont stables et s’appuient sur un historique de vente aux enchères de plusieurs décennies. Notre valeur ajoutée réside dans notre capacité à acquérir ces œuvres à des prix inférieurs à leur valorisation marché (en général 20 à 30% de décote). Ces opportunités sont similaires à celles qu’on retrouve dans l’immobilier, où un vendeur peut être amené à céder rapidement un actif pour répondre à un besoin de liquidité.

Matis intervient précisément à ce moment-là, avec une réactivité très élevée, souvent en moins de quinze jours. Ce délai très court nous donne accès à des œuvres dont les processus de vente traditionnels seraient bien plus longs, excluant ainsi bon nombre d’acteurs.

Comment se déroule votre processus de sélection des œuvres?

Nous ciblons exclusivement l’art contemporain et d’après-guerre, car c’est un secteur particulièrement dynamique et profond, représentant aujourd’hui plus de la moitié des transactions réalisées sur le marché mondial de l’art. Bien que la grande majorité des œuvres échangées soient vendues en dessous de 10’000 dollars, ce n’est pas là que se situe notre intérêt principal. Nous nous concentrons exclusivement sur le segment des œuvres dont la valeur se situe entre 500’000 et 5 millions de dollars  bien qu’elles ne représentent qu’environ 1% des transactions en volume, elles concentrent près de la moitié de la valeur totale échangée. Ce positionnement ciblé reflète notre volonté de nous orienter vers des pièces majeures, au fort potentiel de revente.

Combien d’artistes suivez-vous en permanence?

Nous suivons de près environ 150 artistes, en nous basant essentiellement sur l’indice Artprice 1004. Ce sont principalement des figures qui ont marqué durablement l’histoire de l’art. Un de nos critères essentiels reste leur présence institutionnelle dans des musées renommés, car cette reconnaissance officielle est un gage de stabilité de la cote de l’artiste dans le temps.

A contrario, certains artistes très médiatiques comme Banksy ne rentrent pas dans notre périmètre d’investissement : malgré une cote élevée, le manque de reconnaissance muséale pose un risque à long terme en cas d’essoufflement des effets de mode.

Pourquoi avoir opté pour des obligations convertibles pour structurer vos investissements?

Une motivation centrale a dicté ce choix: l’optimisation fiscale. Si nous avions opté pour une structure en actions classiques, cela aurait engendré une double imposition au sein de la société porteuse des œuvres. La structure en obligations convertibles permet au contraire une plus grande souplesse.

Par ailleurs, ces obligations se transforment automatiquement en actions au terme de cinq ans si l’œuvre n’a pas été vendue. Les investisseurs deviennent alors copropriétaires de l’œuvre et peuvent choisir de la conserver ou de la revendre, généralement via une maison de vente aux enchères. La garantie fondamentale reste l’œuvre elle-même, qui sert de collatéral tangible à leur investissement.

Quels niveaux de performance avez-vous atteints?

L’une de nos dernières opérations finalisées illustre bien la pertinence de notre modèle. En trois mois et trois semaines, nous avons réalisé un rendement de 44,9%1 sur une œuvre de Niki de Saint Phalle. Ce résultat provient moins d’une spéculation sur la hausse des prix que de notre capacité à acheter les œuvres avec une décote par rapport à leur valeur de marché.

Notre secret réside également dans l’anticipation: nous achetons exclusivement des œuvres dont nous estimons la liquidité potentielle élevée à court terme, dans un délai cible de deux ans (non garanti). C’est encore ce modèle qui nous a permis, par exemple, de revendre 4 œuvres de l’artiste Josef Albers, sur des durées comprises entre 5 et 8 mois.

 

Envie d’en savoir plus?  

Contactez Hugo Rouast à l’adresse hugo@matis.club. ou rendez-vous sur matis.ch

 

1Données actualisées au 12 juin 2025. Performance nette investisseur : montant reversé à l’investisseur, net de tout frais, qui correspond à la différence entre le prix de cession de l’œuvre et son montant d’acquisition, auquel sont retranchés les frais afférents à la commission de la galerie, les taxes et les frais de Matis.

2Données actualisées au 12 juin 2025. Taux de rentabilité interne annualisé net de frais : Le taux de rentabilité interne prend en compte les flux de trésorerie générés par un investissement sur une période d’un an, ainsi que la valeur de revente finale de cet investissement. Le TRI mesure la rentabilité réelle d’un investissement en prenant en compte le temps et les montants investis.

3Source : Art Basel & UBS The Art market 2025 report

4L’Artprice100® est un indice développé par la société Artprice, qui a pour mission d’observer et de quantifier la prise de valeur du Marché de l’Art en se concentrant sur sa partie la plus stable. La composition de l’Artprice100® est ajustée par un conseil scientifique au 1er janvier afin de refléter l’évolution progressive du Marché de l’Art. Les 100 artistes les plus performants aux enchères sur les cinq années précédentes, et qui répondent à un critère essentiel de liquidité (au moins dix œuvres homogènes vendues chaque année), sont identifiés pour constituer un portefeuille représentatif. Le poids de chaque artiste est proportionnel au produit de ventes de chacun sur la période concernée.


Attention, ces performances passées ne préjugent pas des performances futures. L’investissement  dans des actifs non cotés présente un risque de  perte partielle ou totale du capital investi.