L’environnement macro-économique continue de soutenir les actifs liés à la croissance.

Les marchés développés entraînent une économie mondiale globalement en pleine croissance, dans un contexte financier favorable où les actions sont fortement valorisées et où le crédit est bon marché. Cela dit, nous pensons que les marchés pourraient être complaisants et nous voyons des incohérences qui pourraient se concrétiser lors des prochains mois. L’optimisme américain est en avance sur les données objectives, tandis que les taux sont trop faibles et les conditions financières trop souples pour le resserrement de la politique prévu. Nous n’avons pas vu beaucoup de primes de risque refléter une réduction progressive de l’assouplissement quantitatif, les tensions politiques en Europe ou les risques pesant sur le secteur financier en Chine. Bien que nous ne prévoyions pas de bouleversements, nous constatons que le cycle du crédit est arrivé à maturité, que la politique de la banque centrale évolue constamment et que les risques géopolitiques sont élevés. Dans un univers où les valorisations sont extrêmes, nous nous concentrons actuellement sur les opportunités offertes par la sous-évaluation des devises des marchés émergents.

La reprise de la croissance mondiale a été synchronisée et forte. Notre indice d’activité actuel, qui mesure le signal de croissance des principaux indicateurs de haute fréquence, indique une croissance mondiale à peine supérieure à 4 %. Nous pensons que le momentum est proche de son sommet et, alors que l’économie américaine devrait continuer à se renforcer, nous anticipons une croissance mondiale plus dispersée en raison de politiques monétaires moins accommodantes, de l’atténuation des effets de la politique de relance budgétaire chinoise et des inquiétudes géopolitiques.

Nous voyons moins de symétrie dans les perspectives d’inflation mondiale, du fait, en partie, de la dispersion des écarts de production. Lors du trimestre précédent, nous avions constaté que l’inflation s’accélérait, en particulier aux États-Unis, tandis que les chiffres de l’inflation sous-jacente restaient faibles en Europe et au Japon. La croissance des salaires est modérée, même lorsque les marchés du travail sont serrés comme c’est le cas au Japon et en Allemagne. Nous continuons de penser que la divergence entre les taux américains et européens permettra de négocier des opérations intéressantes.

Le dénouement de l’assouplissement quantitatif est le prochain défi pour les marchés de titres à revenu fixe. Nous prévoyons qu’en phase avec sa politique globale de normalisation politique, la Réserve fédérale américaine (Fed) va prendre des mesures pour réduire ses avoirs en bons du Trésor et en créances hypothécaires en fin d’année. Nous pensons que la réduction progressive des programmes d’achat massif d’actifs qui ont permis de contrôler la volatilité depuis la crise, risque d’impacter sur les marchés du crédit. La Banque centrale européenne (BCE) et la Bank of Japan (BoJ) risquent de ralentir le rythme de leurs achats (et ce bien qu’elles restent engagées à pratiquer une politique d’assouplissement quantitatif) en raison de la rareté des actifs.

Le risque politique a augmenté, principalement en Europe. Ainsi que nous l’avions évoqué dans nos Perspectives GSAM 2017, la poussée des politiques nationalistes constitue une menace pour l’union monétaire, quelle que soit l’issue des élections françaises. D’ici aux élections italiennes de début 2018, nous prévoyons une augmentation des primes de risque des dettes souveraines européennes à l’exception de l’Allemagne. Par ailleurs, les difficultés à abroger l’Affordable Care Act remettent en question l’ensemble du calendrier de mesures pro-croissance aux États-Unis, et nous pensons que les marchés pourraient être complaisants avec la stabilité de la politique chinoise à l’approche du 19e Congrès.

Nous privilégions les devises sous-évaluées des marchés émergents. Une croissance mondiale solide, une trajectoire stable des taux d’intérêt américains, des marchés de matières premières en progression et une portée éventuellement réduite des propositions commerciales du président Donald Trump devraient contribuer à un certain rebond des devises plus volatiles. Dans le contexte de hausse de l’inflation et de durcissement de la politique monétaire aux États-Unis que nous anticipons, nous pensons que les taux américains vont augmenter. Cela se traduira par des courbes des taux plus marquées dans les principaux marchés développés et par la faiblesse des marchés des créances hypothécaires des agences gouvernementales.

 

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