La nouvelle année offre des points de vue contrastés sur l’environnement macroéconomique mondial : optimisme débordant sur les marchés et inquiétude sur le plan politique.

À ce moment charnière, nos convictions les plus fortes sont que : 1) l’économie américaine offre les meilleures perspectives de renforcement en 2017 ; 2) la divergence des politiques monétaires atteint son plus haut niveau, et conduit à d’importants ajustements sur les marchés des taux ; 3) la volatilité est susceptible d’atteindre ses plus hauts niveaux depuis la crise. À notre avis, chacune de ces évolutions est synonyme de plus d’opportunités d’alpha dans les prochains mois.

 

Les perspectives de la politique américaine sont reflationnistes et les taux mondiaux réagissent.

Les esprits animaux se sont nettement réveillés depuis les élections de novembre et le sentiment de marché pourrait avoir un impact plus important que les politiques dans les premiers jours de l’administration Trump. Le programme de relance budgétaire, de déréglementation et éventuellement de protectionnisme commercial, combiné au resserrement de l’écart de production (ou output gap), renforce les risques d’inflation aux États-Unis. Nous avons tendance à sous-pondérer les taux américains et les créances hypothécaires d’agences américaines, et à favoriser les titres libellés en dollar américain et indexés sur l’inflation.

 

La divergence des politiques monétaires tend vers ses plus hauts niveaux.

Nous prévoyons que les États-Unis relèveront trois fois leurs taux d’intérêts en 2017, dans la mesure où les conditions financières le permettent, tandis que les banques centrales en Europe et au Japon sont à la recherche de moyens de diversifier leurs bilans qui ne cessent de gonfler. Nous nous attendons à voir davantage d’opportunités dans la divergence des taux américains et européens, bien que la demande pour des actifs américains à rendement plus élevé soit susceptible de limiter le différentiel.

 

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Cela constitue un contexte relativement favorable aux actifs risqués.

Nous voyons des opportunités sélectives sur les marchés émergents, car nous pensons que ces derniers devraient bénéficier, au moins en partie, de la reprise de la croissance américaine et mondiale. En ce qui concerne le crédit aux entreprises, et alors que nous sommes attentifs à toute recrudescence des défaillances susceptible d’affecter le marché à ce stade avancé du cycle, nous voyons des poches de valeur dans la mesure où la recherche de rendement pourra contribuer à prolonger le cycle du crédit. Ce contexte d’investissement est favorable aux secteurs qui bénéficient d’une attention moindre de la part des investisseurs et/ou d’une courbe de rendements plus pentue, tels que les secteurs de l’énergie et des services financiers.

 

Les perdants dans ce scénario seront les débiteurs plus exposés aux risques d’augmentation des taux et ceux tributaires de la demande extérieure.

Nous sommes prudents en ce qui concerne les émetteurs très endettés, du secteur public ou privé, du fait des pressions sur les coûts de financement. Les économies les plus ouvertes sur l’extérieur et les pays à la balance courante déficitaire pourraient également s’avérer vulnérables, même si nous croyons que la plupart des marchés émergents sont devenus plus résistants depuis le « Taper Tantrum ».

 

Nous voyons à la fois des risques mais aussi des opportunités du fait de la volatilité née de l’incertitude quant aux politiques publiques et économiques.

Des élections auront lieu en 2017 en France et en Allemagne sur fond de montée des nationalismes. Le débat sur l’immigration en Europe et la gestion de la sortie du Royaume-Uni de l’Europe est susceptible d’influer sur l’union politique et monétaire. En plus de l’incertitude politique entourant la Chine, les éventuelles conséquences mondiales de la politique américaine, peu orthodoxe dans la forme et plus agressive sur le fond, notamment en matière de commerce et de sécurité internationale, nous obligent désormais à plus de vigilance.

 

Télécharger l’intégralité de l’outlook obligataire 1Q2017 (pdf, 8 pages, en anglais)