Les marchés privés du crédit sont en position de force, mais certains défis se profilent.

Par Michael Curtis, responsable Private Credit Strategies; Cyrille Javaux, Marc Preiser, gestionnaires de portefeuille et Ellie Piper, assistante gestionnaire de portefeuille

 

Michael Curtis

Après un an et demi de hausses de taux, le marché du crédit privé résiste relativement bien. Les rendements absolus ont progressé avec chaque relèvement des taux par les banques centrales.

Maintenant, il y a scénarios: une stratégie à long terme avec des taux d’intérêt élevés poserait des problèmes aux emprunteurs, car l’augmentation du coût de la dette ferait baisser les ratios de couverture des intérêts. Les banques centrales pourraient aussi baisser les taux d’intérêt, mais cela signifierait un affaiblissement de l’environnement économique, qui entraînerait d’autres problèmes pour les emprunteurs.

Cyrille Javaux

Dans les deux scénarios, il faut s’attendre à ce que davantage de crédits dans le domaine du financement à effet de levier soient dégradés, voire tombent dans la catégorie des crédits en souffrance. En tout cas, le taux de défaillance sur le marché européen du crédit augmente déjà.

Cependant, les acteurs du private equity disposent de sommes d’argent records – en septembre, près de 2,72 milliards de dollars dans le monde[1]. En Europe, de nombreux partenaires sont prêts et disposés à utiliser cet argent de façon créative pour soutenir les sociétés de leurs portefeuilles.

De plus, les investisseurs peuvent être rassurés, car les emprunts garantis en priorité sont au sommet de la structure du capital. Même si de moins en moins d’entreprises utilisent des crédits subordonnés, les fonds propres restent solides et l’endettement lors des transactions a baissé.

Emprunts garantis de premier rang

Marc Preiser

La forte demande émanant des nouveaux véhicules de prêts garantis (collateralised loan obligation, CLO) n’a pas pu être satisfaite par de l’argent frais sur le marché primaire européen du crédit, si bien que l’offre technique s’est concentrée sur le marché secondaire, où la demande a tiré les prix vers des sommets annuels. Jusqu’à mi-septembre, il n’y avait guère de signes que cette demande pourrait être couverte par de nouveaux titres du marché monétaire. Depuis le début de l’année, le volume des acquisitions financées par emprunt est en recul.

Ellie Piper

Mais il y a des signes d’une plus grande offre d’argent frais, car les attentes des différents acteurs de private equity en matière de valorisations commencent à se rapprocher, ouvrant la voie aux acquisitions. Certains gros titres font déjà état de possibles rachats de sociétés cotées par des fonds privés. Toutefois, les transactions financières en soutien de ces acquisitions ne devraient se concrétiser que l’année prochaine.

Entretemps, l’offre sera toujours dominée par des transactions de modifications et de prolongations. Bien que la plupart des échéances de 2024 aient déjà été traitées, environ 40% des transactions sur le marché européen expireront d’ici fin 2026, ce qui laisse un large potentiel pour d’autres transactions de ce type d’ici la fin de l’année.

Crédits structurés

Après le tassement de l’offre de nouveaux CLO, le marché primaire européen du crédit reste robuste. L’ensemble de l’année devrait être conforme aux attentes et légèrement inférieur aux 26 milliards d’euros[2] de 2022. Les volumes d’émissions sont en bonne voie pour atteindre les 22 milliards d’euros déclarés pour 2022. Une vague d’émissions est à attendre dans les mois à venir. Mais comment toutes ces opérations seront-elles absorbées par le marché? Il existe certaines difficultés, notamment le fait que de moins en moins de nouveaux crédits du marché primaire alimentent les nouveaux CLO, alors que la structure de prix pour les CLO est devenue plus serrée. Ailleurs, certaines tranches notées A ont été proposées sur les marchés primaires à des prix inférieurs à ceux pratiqués sur le marché secondaire. Il est tout aussi inhabituel et remarquable que de nouvelles opérations soient proposées sur le marché secondaire.

Jusqu’à présent cette année, nous n’avons pas encore vu de refinancement ou de renouvellement d’opérations conclues. Mais cela pourrait désormais changer, car les émetteurs doivent bientôt renouveler les conditions.

Octroi de crédits directs

Sur le marché européen du crédit direct, l’été a été plus actif que prévu. Outre un besoin de rattrapage des investisseurs, il y a aussi toujours plus d’émetteurs qui puisent dans le marché, car les prêteurs plus traditionnels réduisent leurs activités dans le domaine du financement des entreprises et les gestionnaires de fonds adoptent généralement une approche plus conservatrice en matière d’octroi de crédits. On trouve aussi des exemples d’opérations réalisées sur le marché direct du crédit plutôt qu’avec des prêts largement syndiqués.

Mais la véritable reprise de l’activité d’émission ne se produira que lorsque l’écart entre les attentes des acheteurs et des vendeurs en matière de valorisations aura été éliminé. Les sociétés de private equity continuent de surévaluer les actifs de leurs portefeuilles, en partie parce que ces investissements pouvaient auparavant être financés par des multiples d’endettement plus élevés.

Ce cycle de réévaluation n’est pas encore terminé. D’autres acquisitions devraient débuter au quatrième trimestre de cette année, mais la véritable hausse aura lieu au premier semestre 2024, une fois que l’écart entre les attentes des acheteurs et des vendeurs en matière de multiples se sera réduit.

[1] Selon les données de Preqin

[2] Données de Pitchbook LCD


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