Les fonds evergreen rendent enfin le private equity accessible aux investisseurs privés, avec plus de souplesse et de diversification.

Longtemps réservé aux investisseurs institutionnels, le private equity commence à s’ouvrir aux particuliers. Une évolution logique, alors que plus de 80% des entreprises mondiales ne sont ni cotées ni négociées sur les marchés publics. Portée par des évolutions structurelles et réglementaires, cette ouverture passe notamment par l’émergence de nouveaux formats, comme les fonds evergreen, conçus pour répondre aux besoins spécifiques des investisseurs individuels.

Quels sont les attentes des investisseurs privés en matière de private equity?

Gad Amar

Gad Amar, Responsable de la Distribution Europe de l’Ouest chez Natixis Investment Managers:
Le private equity s’adresse principalement à des investisseurs déjà exposés à d’autres classes d’actifs (actions, obligations, produits dérivés…) et qui recherchent des sources complémentaires de diversification et de performance. En contrepartie d’un objectif de rendement plus élevé, les actifs non cotés sont, par nature, peu liquides et nécessitent une expertise pointue ainsi qu’un accès privilégié aux transactions. C’est là que les sociétés de gestion ont un rôle à jouer : elles apportent le sourcing, la structuration et les solutions adaptées.

Les particuliers, eux, demandent davantage de flexibilité dans leurs placements, notamment pour faire face aux imprévus de la vie. Or, les fonds fermés traditionnels, avec appels de capitaux multiples et des durées de détention de cinq à neuf ans, ne répondent pas à cette exigence. Les fonds «evergreen», ouverts et investis en private equity, permettent de lever ce frein à la démocratisation des actifs privés.

Quelle liquidité peut-on attendre de ces fonds ?

Nicolas Audhoui-Darthenay

Nicolas Audhoui-Darthenay, Responsable de l’offre Private Assets chez Natixis IM:
Contrairement aux fonds actions ou obligations classiques, valorisés quotidiennement, un fonds evergreen en private equity ne peut offrir qu’une liquidité limitée, avec des fenêtres de souscription et de rachat définies (mensuelles ou trimestrielles, par exemple). Deux grandes familles existent : les fonds adossés à un assureur et ceux qui gèrent eux-mêmes leur liquidité.

Les premiers, généralement distribués via des contrats d’assurance vie, proposent une liquidité régulière (hebdomadaire ou mensuelle), mais dans un réseau souvent restreint. Cela limite l’offre pour les clients finaux et peut peser sur les performances.
Les seconds, gérés de façon autonome, sélectionnent des actifs générant des flux réguliers ou revendables si besoin. Cela implique souvent une poche de liquidités plus importante, historiquement autour de 30% en France, mais des structures optimisées (fonds de fonds, par exemple) permettent de la réduire. Ces fonds sont accessibles à tous types d’investisseurs et peuvent également être éligibles à l’assurance vie via des formats comme les FCPR.

Autre option : la mise en place de mécanismes de contrôle des sorties («gating»), possible à titre exceptionnel sur les FCPR, ou via le format européen ELTIF. Attention toutefois : ce type de mécanisme peut bloquer temporairement l’épargne au moment où l’investisseur en a besoin. La vigilance s’impose sur la nature exacte de la liquidité proposée.

Gad Amar : Il est essentiel que ces produits soient bien compris des investisseurs, car ils sont encore nouveaux pour eux. C’est pourquoi nous avons lancé une Private Assets Academy, avec des modules pédagogiques gratuits et accessibles à tous.

Quelles performances espérer à long terme?

Gad Amar :

Le private equity permet de capter une prime d’illiquidité. L’objectif de performance est généralement supérieur à 10% par an, ce qui représente une contrepartie raisonnable à la complexité et au manque de liquidité. À ce rythme, le capital peut être doublé en sept ans, et multiplié par six ou sept sur vingt ans. Une perspective qui peut aider à préparer la retraite, financer les études des enfants ou d’autres projets de long terme.

Les fonds evergreen sont-ils moins performants que les fonds fermés?

Nicolas Audhoui-Darthenay :

Certes, les fonds fermés disposent d’une poche de liquidités très réduite. Mais l’investisseur particulier, lui, doit souvent conserver du cash pour répondre aux appels de fonds successifs, ce qui dilue sa performance réelle. À l’inverse, dans un fonds evergreen, les capitaux sont investis immédiatement, sans phase d’attente. La dilution est donc plus faible, même si elle est permanente.

Chez Natixis IM, nous cherchons à optimiser cette poche de liquidités pour maximiser l’exposition réelle au private equity. Nos fonds peuvent aller jusqu’à 80% d’investissement en private equity pur, ce qui permet aux investisseurs particuliers d’approcher les performances des fonds fermés.

Le groupe Natixis IM propose-t-il un accès complet aux marchés privés?

Gad Amar :

Nous gérons plus de 100 milliards d’euros en actifs privés (immobilier, infrastructure, private equity…). Grâce à notre modèle multi-boutiques, nous donnons accès à des gestionnaires spécialisés, à forte conviction, avec des historiques solides. Notre offre couvre le private equity, la dette privée, l’immobilier, l’infrastructure et des solutions multi-stratégies, en Europe, aux États-Unis et en Asie.

Nous intégrons également des stratégies durables, comme le private equity à impact, les infrastructures liées à la transition énergétique ou le capital naturel. Et nous proposons plusieurs solutions ouvertes aux particuliers, notamment à travers des fonds evergreen, orientés soit private equity pur, soit multi-actifs privés.

 

Achevé de rédiger en Juin 2024.


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