Dans l'ensemble, 2020 s'est révélée bien différente de ce qui avait été prévu, malgrés certaines tendances que nous avions identifées.

Par Paul Newsome, Head of Investment Solutions, Private Equity

 

Comme anticipé, les prix des transactions des petites et moyennes taille, ainsi que des grandes et méga transactions, n’ont pas divergé. Le prix des petites et moyennes transactions ont davantage diminué (de 10,4 à 8,8 fois l’EBITDA) que ceux des grandes et méga transactions (de 13,4 à 12,1 fois). Deuxièmement, alors que le marché secondaire s’est contracté l’année dernière, le volume des transactions dirigées par les GPs a comme prévu augmenté (de 26 à 35 milliards d’USD).

Troisièmement, même si les levées de fonds ont été globalement en baisse pour l’année, le capital-risque européen a connu sa meilleure année en termes de capitaux levés (17,6 milliards d’USD contre 11,3 milliards d’USD en 2019). Certes, ce n’est pas un phénomène propre à l’Europe, puisqu’une tendance similaire a été observée aux États-Unis.

Quatrièmement, les entreprises technologiques et écologiques furent comme anticipé un thème clé pour les investisseurs en 2020. Les questions ESG ont gagné en importance pour les investisseurs et les Gérants. Cela n’est pas seulement lié à la réglementation imminente de la SFDR, qui oblige les gestionnaires de fonds à se focaliser davantage sur les risques ESG, mais aussi au fait que l’ESG est considéré de plus en plus comme un vecteur de création de valeur.

Enfin, bien que difficile à mesurer, nous pensions que la multiplication des problèmes de succession des Gérants ouvrirait de nouvelles perspectives. Si nous examinons nos propres transactions réalisées tout au long de l’année 2020, un grand nombre d’entre elles proviennent de nouveaux Gérants (GPs). C’est ainsi qu’en 2020, nous avons pris quatre nouveaux engagements auprès de managers émergents, sept transactions dirigées par les GPs et trois investissements directs.

Il n’est pas facile de se projeter dans l’avenir et de prévoir ce que sera une année, néanmoins, nos perspectives pour 2021 offrent un aperçu intéressant des tendances du marché à court et à long terme.

Le marché secondaire va reprendre sa forte croissance pré-COVID. Le marché est revenu très rapidement après le premier confinement des 1er et 2ème trimestres, surtout dans le segment des petites entreprises. Le volume du S2 2020 laisse penser que le rythme des transactions secondaires avoisinait déjà les niveaux de 2019. À mesure que les Investisseurs institutionnels (LPs) cherchent à rééquilibrer leurs portefeuilles et que les Gérants se tournent vers le marché secondaire pour leurs besoins de trésorerie, nous pensons que le marché secondaire va connaître une année très fructueuse.

Face à la faiblesse du volume des ventes, les GPs chercheront des solutions de liquidités alternatives. Nous pensons que les Gérants vont générer des liquidités provenant de leurs meilleures entreprises en 2021. Toutefois, les ventes négociées mettront du temps à se rétablir, tandis que les introductions en bourse ne seront possibles que dans une minorité des cas. Les «buyouts» sur le secondaires vont s’accélérer au fur et à mesure que les Gérants chercheront à déployer leur  dry powder». Comme mentionné ci-dessus, ces opérations permettent aux GP de conserver leurs meilleurs actifs tout en redonnant de la liquidité à leurs Investisseurs (LPs). Toutefois, dans le segment des petites entreprises, les GPs restent moins sophistiqués et moins familiers avec cette technique, d’où la nécessité de recourir à des gestionnaires secondaires plus actifs et plus innovants.

Un niveau record de PME sur le marché du Private Equity avec un besoin de financement. En 2020, les Investisseurs (LPs) se sont réfugiés dans les entreprises à forte capitalisation, ce qui a entraîné d’importantes levée de fonds sur le marché des grandes entreprises. Aujourd’hui, la demande pour les PME est très forte et les investisseurs chercheront à rééquilibrer leurs portefeuilles en 2021. Il risque d’y avoir une «course vers la qualité», car certains Gérants lèveront facilement des fonds, notamment ceux qui ont réalisé de bonnes performances pendant la crise.

Un nombre record de gestionnaires (GPs) créant un fonds pour la première fois. La crise a amené de nombreux professionnels du Private Equity à reconsidérer leur future carrière dans les grandes entreprises en place. Poussés par la motivation de diriger leur propre entreprise, de se spécialiser dans certains secteurs et/ou d’investir dans les segments plus petits et plus entrepreneuriaux du marché, nous nous attendons à ce que de nombreux professionnels du Private Equity se lancent dans des opérations de «spin-off» et lèvent des fonds pour la première fois. Cela représente une opportunité intéressante pour les investisseurs de soutenir de futurs succès. Toutefois, la barre restera très haute afin de générer de fortes plus-values et tous ne réussiront pas.

Il y aura un pic dans le flux des co-investissements et des opportunités de co-souscription. Compte tenu du nombre record de petits et moyens gestionnaires et de nouveaux gestionnaires levant des fonds, nous pensons que beaucoup d’entre eux, même établis, n’atteindront pas leurs objectifs de levées ou n’en lèveront pas du tout. En conséquence, nous prévoyons un flux important d’opportunités de co-investissement et de co-souscription car les gestionnaires de fonds ont besoin du soutien de co-investisseurs expérimentés afin de poursuivre leurs stratégies.    

 Malgré la poursuite de la crise, les investissements Private Equity rebondiront en 2021 pour atteindre les sommets de 2019. En dépit de multiples contraintes au second semestre 2020, les gestionnaires ont su mener à bien des transactions sur le marché. En 2021, nous prévoyons un flux croissant d’opportunités provenant de vendeurs motivés, tels que les family offices cherchant à réaliser des profits, les groupes souhaitant se décharger d’actifs non essentiels et les sociétés ayant besoin de capitaux afin de financer leur croissance ou des acquisitions, en particulier dans le segment des PME. Cependant, il y aura des défis à relever. Tout d’abord, les valorisations sont élevées dans certains secteurs résilients au Covid, tels que dans la santé ou les technologies. Par ailleurs, il sera plus difficile pour les investisseurs de faire un contrôle rigoureux de ces opportunités. En effet, 2021 sera une année d’ «EBITDA ajusté Covid», ce qui nécessite une compréhension opérationnelle approfondie du secteur d’activité de l’entreprise, afin d’évaluer clairement les performances des 12 derniers mois.

 

Pour en savoir plus, cliquez ici

 


Ce document vous est fourni à titre confidentiel et ne doit pas être distribué, publié, reproduit ou divulgué, en tout ou en partie, à une autre personne.
Les informations et les données présentées dans ce document peuvent porter sur l’activité générale du marché ou les tendances du secteur, mais ne constituent pas des prévisions, des recherches ou des conseils de placement. La présente n’est pas une promotion financière et ne constitue nullement une offre, sollicitation ou recommandation de quelque nature que ce soit, d’investir dans les stratégies ou dans les véhicules d’investissement auxquels le document fait référence. Certaines des stratégies d’investissement décrites ou auxquelles il est fait allusion dans la présente publication peuvent être interprétées comme des investissements à haut risque ou difficiles à réaliser, par ailleurs susceptibles de subir des pertes importantes et soudaines, notamment une perte totale de l’investissement.
Les points de vue en matière d’investissement, ainsi que les opinions ou analyses économiques et boursières exprimées dans le présent document représentent le jugement d’Unigestion à la date de publication, sans tenir compte de la date à laquelle vous avez accès à ces informations. Rien ne garantit l’exactitude de ces opinions, lesquelles ne prétendent pas non plus constituer une description complète des titres, des marchés et des évolutions qui y sont mentionnés. Toutes les informations fournies sont sujettes à modification sans préavis. Dans la mesure où le présent rapport contient des déclarations concernant l’avenir, ces déclarations sont de nature prospective et donc soumises à un certain nombre de risques et d’incertitudes, notamment l’impact des produits concurrents, les risques liés à l’acceptation du marché et des risques divers.
Les données et les informations graphiques contenues dans le présent document sont fournies à titre d’information uniquement et peuvent provenir de sources extérieures. Même si nous estimons que les informations obtenues de sources publiques et de tiers sont fiables, nous ne les avons pas vérifiées de manière indépendante et ne pouvons donc garantir leur exactitude ou leur exhaustivité. En conséquence, aucune déclaration ni garantie, expresse ou implicite, n’est faite ni ne sera faite par Unigestion à cet égard, et aucune responsabilité ni obligation ne saurait être assumée par Unigestion. Sauf indication contraire, la source est Unigestion. La performance passée n’est pas un indicateur de la performance future. Tout investissement comporte des risques, y compris le risque de perte totale pour l’investisseur.
Unigestion SA est réglementé et autorisé par l’Autorité fédérale suisse de surveillance des marchés financiers (FINMA). Unigestion (UK) Ltd. est réglementé et autorisé par la Financial Conduct Authority (FCA) au Royaume-Uni, et est enregistré auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) aux États-Unis. Unigestion Asset Management (France) S.A. est réglementé et autorisé par l’Autorité des marchés financiers en France (AMF). Unigestion Asset Management (Canada) Inc., qui possède des bureaux à Toronto et à Montréal, est inscrit comme gérant de portefeuille et/ou courtier sur le marché dispensé dans neuf provinces du Canada, et comme gérant de fonds d’investissement en Ontario et au Québec. Son organisme régulateur principal est la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO). Unigestion Asset Management (Copenhagen) est co-réglementé par l’Autorité des marchés financiers (AMF) et par la Danish Financial Supervisory Authority (DFSA). Unigestion Asset Management (Düsseldorf) est co-réglementé par l’Autorité des marchés financiers (AMF) et par la Bundesanstalt für Finanzdienstleistungsaufsicht (BAFIN).