Un regard sur l’impact de la « démondialisation » sur certains de nos thèmes privilégiés: «smart manufacturing», transition énergétique et changement climatique, et économie circulaire.

Par David Docherty, Responsable investissement thématique

 

Le processus de mondialisation vieux de 30 ans fait face à un certain nombre de défis:

Les tensions géopolitiques entre les États-Unis et la Chine s’intensifient depuis un certain temps;

  1. La perturbation des chaînes d’approvisionnement du fait de la pandémie de Covid-19 a contraint les entreprises à se demander si la résilience n’est pas plus importante que le coût;
  2. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a mis en évidence les risques associés à la dépendance vis-à-vis d’un nombre restreint de fournisseurs de matières premières clés comme le gaz naturel.
  3. La sécurité devient une préoccupation primordiale, que ce soit en termes de défense, d’approvisionnement énergétique, de sécurité de l’information ou de savoir-faire technologique. Autant de facteurs qui conduisent au renforcement des obstacles à la «mondialisation» et au délitement de certaines tendances de ces dernières décennies. Cela aura selon nous des répercussions sur de nombreux aspects du comportement des entreprises.

Certains thèmes d’investissement seront en conséquence particulièrement au centre de l’attention. Nous examinons ici l’impact de ce processus de démondialisation sur certains de nos thèmes privilégiés: «smart manufacturing», transition énergétique et changement climatique, et économie circulaire.

Le «smart manufacturing» (ou fabrication intelligente) permet l’indépendance industrielle

La relocalisation de l’industrie manufacturière ou «near shoring» – qui consiste à rapprocher la production d’une entreprise de son marché national – est déjà en marche. Les «fabricants intelligents» sont voués à tirer le meilleur parti de cette évolution. Ce sont en effet les fournisseurs de nouvelles innovations durables dans les domaines du matériel informatique, des logiciels et des nouveaux matériaux, ce qui leur permet de faciliter cette indépendance industrielle.

Le secteur des semi-conducteurs est à la pointe de la relocalisation. La crainte des États-Unis de dépendre excessivement de la Chine pour la fabrication de semi-conducteurs de pointe a conduit à l’adoption du Chips Act en 2022. Cette loi prévoit 52,7 milliards de dollars d’aide à la recherche, au développement et à la fabrication de semi-conducteurs.

2023.08.23.US manufacturing facilities

Et cela va au-delà des semi-conducteurs. Les États-Unis ont également adopté l’Inflation Reduction Act, qui prévoit la mobilisation de 1 500 milliards de dollars de capitaux en faveur des énergies propres, y compris des crédits à la production manufacturière de pointe. L’Europe a emboîté le pas aux États-Unis avec son Plan industriel du pacte vert, qui prévoit 390 milliards d’euros de financements visant à renforcer la puissance industrielle de l’UE dans les technologies stratégiques telles que l’énergie solaire et éolienne, les pompes à chaleur et les batteries.

L’objectif de ces plans est d’assurer la sécurité des approvisionnements s’agissant des technologies critiques nécessaires aux évolutions majeures dans les domaines de la numérisation et de la transition vers les énergies vertes. Il s’agit également de créer des emplois qualifiés et de «protéger l’avenir» de l’économie américaine et européenne en termes de compétitivité.

Les «fabricants intelligents» sont également à la pointe de la vague d’innovation dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) et de la robotique. Le recours à la robotique permet de réduire le coût du passage d’un lieu à faible coût de main-d’œuvre à un lieu où ce coût est plus élevé. Cela pourrait être particulièrement important dans les régions qui connaissent déjà des pénuries de main-d’œuvre.

Comme beaucoup de pays occidentaux, la Chine est confrontée à un défi démographique à mesure que sa population en âge de travailler diminue. Les pénuries de main-d’œuvre ont tendance à faire grimper les salaires, ce qui pourrait inciter les entreprises à investir dans l’automatisation.

Les innovations telles que l’intelligence artificielle intégrée et l’amélioration des systèmes de vision, ainsi que la déflation des prix, rendent plus que jamais les investissements dans l’automatisation attractifs sur le plan économique. Les « fabricants intelligents » qui produisent des équipements tels que des robots ou des capteurs seront les gagnants à cet égard.

La guerre entre la Russie et l’Ukraine souligne l’importance de la sécurité énergétique

Le besoin impératif de passer des combustibles fossiles à l’énergie verte pour limiter le réchauffement climatique est bien compris de tous. Mais la raison pour laquelle les gouvernements souhaitent investir dans les technologies qui permettent la transition énergétique est en partie d’assurer la sécurité des approvisionnements. Le danger de dépendre d’autres pays pour son énergie a été démontré par l’impact de l’invasion de l’Ukraine par la Russie sur les prix du gaz naturel.

Les pays pourraient être autosuffisants en énergie en s’appuyant sur l’énergie éolienne, solaire, marémotrice ou issue de la biomasse. Ce constat est en partie à l’origine de la vague de mesures de relance gouvernementales axées sur les énergies renouvelables, comme l’Inflation Reduction Act américain ou le Plan industriel du pacte vert de l’UE évoqués plus haut.

Bien évidemment, le simple fait que les gouvernements cherchent à accroître leurs capacités d’énergies renouvelables et à attirer sur leur territoire des producteurs d’énergies renouvelables ne signifie pas que seules les entreprises domiciliées dans ces pays en tireront parti. Bon nombre des entreprises qui bénéficieront des mesures en faveur de la sécurité énergétique et des investissements sont des opérateurs mondiaux.

La perturbation des chaînes d’approvisionnement causée par la pandémie a nui à la plupart des entreprises qui opèrent dans le domaine de la transition énergétique. Les bénéfices et les valorisations des entreprises ont souffert de la hausse des coûts des matières premières et des difficultés logistiques. Mais ce sont là des impacts de court terme par rapport à la transition structurelle de long terme vers les énergies renouvelables.

L’économie circulaire permet de maintenir l’utilisation de biens et de matériaux à l’échelon local

La transition vers une chaîne d’approvisionnement de nature plus locale s’inscrit également dans le thème de l’économie circulaire.

L’économie circulaire fournit ce dont les consommateurs ont besoin sans accepter le rejet de matériaux et la création de pollution au passage. Elle remet en cause la culture existante du «take-make-waste», qui consomme des ressources finies utilisées brièvement, puis mises au rebut, souvent directement dans des décharges. L’économie circulaire conçoit des produits et des services sur le mode de l’efficience, du réemploi et de la recyclabilité.Le maintien de l’utilisation des produits et des matériaux à l’échelon local réduit la dépendance vis-à-vis de fournisseurs éloignés, ce qui simplifie la logistique et réduit la consommation d’énergie.

 


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