Les graphes macroéconomiques sélectionnés et commentés par Nicolas Blanc, Responsable de l’Allocation chez Ellipsis AM.

Eurozone: chute brutale des PMI

EZ: Croissance et PMI composite

Le mouvement de baisse des indicateurs avancés visible depuis plusieurs semaines s’est confirmé récemment avec la baisse brutale du PMI composite, ainsi que celle de l’IFO. Pour le moment, le mouvement peut être interprété comme un retour à la réalité, les niveaux de début d’année correspondant à une euphorie excessive. Au niveau actuel, qui reste supérieur à 55, la croissance instantanée ressort confortablement au-delà de 2%, ce qui est robuste compte tenu des contraintes de l’offre. Le détail de l’enquête montre que ce sont les craintes sur les débouchés à l’export qui ont pesé sur le moral, l’Allemagne étant la plus touchée par le pessimisme, ainsi que l’activité manufacturière. A noter toutefois que des éléments climatiques ont pu également contribuer à la baisse.

US: les enquêtes sur l’industrie restent optimistes

US: PMI manufacturing Markit et ISM

Le PMI manufacturing aux US a été publié légèrement au-dessus des attentes (55,7 contre 55,5 attendu), très en retrait toutefois de l’ISM. On notera que la composante emploi a progressé et s’établit aujourd’hui près proche de son plus haut historique. La composante de nouvelles commandes était, en revanche, en léger retrait. Le PMI services a connu une baisse assez nette, de 55,9 à 54,1, de sorte que le composite affiche au total une baisse. Ces chiffres ne permettent pas d’identifier une tendance claire sur l’activité et il est très difficile d’évaluer aujourd’hui l’impact que les annonces protectionnistes de Donald Trump et la probable riposte chinoise vont avoir sur la confiance.

Retour de la volatilité

US : volatilité implicite et cours boursiers

Sur les marchés, les mauvaises nouvelles surviennent rarement seules, ce qui tend à grouper les hausses de volatilité en grappes (ou clusters). La phase de volatilité très basse qui a suivi la fin des craintes de ralentissement chinois, au début 2016, semble bien terminée, avec, cette fois, des catalyseurs monétaires (inversion des politiques expansionnistes et inflation salariale aux US) et commerciaux (incertitudes sur la politique protectionniste de D. Trump). Il apparait probable, sans alarmisme particulier, que la hausse de la volatilité marque la fin de la période de croissance exceptionnelle des cours boursiers américains et qu’une période plus erratique s’annonce, dans laquelle les marchés vont tenter d’évaluer les conséquences des changements en cours.

L’immobilier américain poursuit sa hausse

US: Prix de l’immobilier glissement annuel

L’indice FHFA des prix de l’immobilier résidentiel a bondi de 0,8% en janvier. Les progressions annuelles, pour la plupart des indices nationaux sont donc désormais autour de 7%, au plus haut depuis 2015. Cette hausse des prix contraste avec les chiffres des ventes ou des mises en chantier, qui ont connu un trou d’air récemment. Le niveau élevé de la confiance, la hausse des prix des actions, la baisse du chômage sont les facteurs évidents de cette hausse. Les saisies immobilières sont au plus bas depuis la crise, tandis que les taux hypothécaires moyens retrouvent des plus haut depuis 2011, en raison de la hausse des taux longs.

 

Source : Ellipsis AM, Bloomberg, Eurostat, Markit