Le prix du Bitcoin a atteint un nouveau record à plus de $125'000, le début probable d'une nouvelle phase montante soutenue par plusieurs analyses. En effet, les signaux techniques, macroéconomiques et on-chain confirment tous la tendance en se basant sur les entrées de capitaux dans les fonds ETF, la pénurie d'offre et les schémas cycliques.
Selon Saad Ahmed de Gemini, le cycle traditionnel de quatre ans reste en vigueur, qualifié par des phases de marché d’euphorie, de correction puis d’équilibre. Rekt Capital s’attend à ce que le cycle en cours atteigne son pic ce mois-ci, soit 550 jours environ après le dernier halving. Historiquement, le quatrième trimestre de l’année est toujours le meilleur pour Bitcoin avec une performance moyenne de 79%.
Au niveau des fondamentaux, tout est là pour suggérer la poursuite d’une hausse: les ETFs spot américains ont enregistré des entrées nettes de $3.2 milliards au début d’«Uptober», le second meilleur résultat de leur histoire. Les coupes attendues des taux américains devraient également augmenter la liquidité et absorber jusqu’à plus de 100’000 BTC au 4ème trimestre, soit plus du double de la quantité de bitcoins minés.
Les données on-chain montrent également que les BTC détenus sur les plateformes de trading sont au plus bas depuis six ans. En d’autres termes, les investisseurs retirent leurs fonds sur leurs propres wallets, ce qui est un signal bullish classique. Des analystes comme Merlijn The Trader avertissent d’un «choc d’offre», lorsque d’une liquidité se raréfiant se heurte à une demande en hausse. Selon CryptoQuant, l’indicateur «stablecoin supply ratio» en hausse donne également un signal positif.
Les cibles de prix de grandes institutions sont toutes optimistes:
- Citigroup voit le BTC à $133’000 d’ici fin 2025
- JPMorgan prédit $165’000 par des rotations de capital depuis l’or
- VanEck s’attend à $180’000 en se basant sur les schémas de halving
- Standard Chartered cible $200’000 en se base sur les flux ETF dépassant les $500 millions par semaine
Après +13% ces dernières semaines, le mois de septembre a été clairement dans le vert, ce qui est historiquement rare et perçu comme un signal de rallye au 4ème trimestre.
De plus, le virage à 180 degrés annoncé par Vanguard contribue à illuminer les nouvelles. Tandis qu’il était radicalement anti-crypto jusqu’à peu, le géant de l’investissement et son nouveau CEO sont désormais ouverts à donner accès à leurs clients aux ETF Bitcoin pour la première fois. «Bitcoin n’a pas besoin de Vanguard, mais Vanguard a besoin de Bitcoin», a commenté le podcaster Scott Melker.
Les signaux techniques, fondamentaux et macroéconomiques sont en convergence rare. Les schémas cycliques historiques restent intacts et renforcés par les flux ETF, les rotations de capitaux et l’adoption institutionnelle. La liquidité en hausse et l’offre en baisse rendent les cibles de prix entre $150’000 et $200’000 réalistes pour cette année, à condition que les investisseurs restent disciplinés alors que les émotions mènent de plus en plus l’atmosphère sur le marché.
La fin du duopole des stablecoins?
Le marché des stablecoins est en pleine réorganisation structurelle. Bien que les leaders USDT et USDC continuent de croître rapidement, leur part de marché combinée est tombée de 91.6% en mars 2024 à 83.6% selon DefiLlama et Coingecko. L’expert de l’industrie Nic Carter voit la fin de leur duopole : des nouveaux émetteurs, des modèles porteurs de rendement et des projets bancaires conformes à MiCA sont en train de modifier l’équilibre des forces en présence.
L’USDe d’Ethena est l’une des plus grandes success story de 2025 avec un volume de $14.7 milliards. D’autres challengers comme l’USDS, le PYUSD, l’USD1 ou encore l’USDY sont tous en concurrence pour offrir les meilleurs taux d’intérêt. Carter s’attend à une «course au rendement» alors que ces projets s’efforcent de couper l’herbe sous les pieds de Tether et Circle. En parallèle, des banques comme ING et UniCredit développent leurs propres stablecoins euro sous MiCA, qui devraient être lancés l’année prochaine.
Avec un volume total de $300 milliards (+46.8% sur un an), le marché est plus grand que jamais. Les analystes voient la liquidité du dollar comme carburant du prochain cycle du marché crypto. Les stablecoins sont activement utilisés pour le paiement, le trading et le transfert d’argent, et servent depuis un certain temps de dollar de facto dans des pays comme le Nigéria, la Turquie ou l’Argentine. L’intégration dans le réseau Visa les ancre aussi dans le système global de paiement.
Un nouveau narratif est en train d’apparaître : selon le CEO de Stripe Patrick Collison, les stablecoins à rendement vont forcer les banques à augmenter les intérêts payés sur l’épargne. Ceux-ci sont actuellement de 0.4% aux États-Unis et de 0.25% dans l’UE, bien en-dessous des rendements des stablecoins en question. Bien que la loi GENIUS aux États-Unis interdise aux stablecoins régulés d’offrir du rendement, nombreux sont ceux qui s’attendent à ce que ce soit revu. Le co-fondateur de Tether Reeve Collins prédit que d’ici 2030, chaque devise sera devenue un stablecoin et que l’argent dans son intégralité aura migré sur la blockchain.
L’Europe progresse également dans son ouverture alors que Deutsche Börse intègre l’USDC et l’EURC dans son infrastructure de trading (3DX, Crypto Finance) conforme à MiCA, Circle étant le premier émetteur de stablecoin à avoir été entièrement certifié. La volonté est d’obtenir un meilleur settlement et une efficience accrue dans le trading et la conservation des dépôts.
Les stablecoins semblent donc en train de passer d’un duopole à un écosystème orienté rendement faits de projets bancaires et d’intégrations régulées, qui peut devenir le cœur d’une architecture de paiement numérique avec des conséquences profondes pour les modèles de rendement, la régulation et la politique monétaire dans le monde.