Depuis le début de l’année, le dollar américain connaît une dépréciation marquée. Pour de nombreux investisseurs et investisseuses, cette évolution représente une opportunité de repenser la composition de leur portefeuille : viser la solidité, l’ouverture internationale et la diversification stratégique. Car si la faiblesse du dollar peut inquiéter, elle crée aussi un terrain fertile pour celles et ceux capables d’en saisir les avantages—transformant les défis monétaires en nouveaux leviers de croissance.
Par Carsten Roemheld, stratège des marchés des capitaux
De nombreux indices boursiers affichent actuellement des niveaux proches de leurs sommets historiques. La prime d’évaluation sur les titres américains a d’ailleurs de nouveau augmenté de façon surprenante. Alors que les marchés se redressent, une autre tendance se poursuit sans relâche: la dépréciation du dollar américain. Au premier semestre 2025, la monnaie de référence mondiale a perdu plus de dix pour cent. C’est la plus forte baisse des six premiers mois depuis 1973, année où Bretton Woods a pris fin et où le dollar a été découplé de l’or. Cette forte dépréciation a même entraîné les gains boursiers des titres américains en territoire de rendement négatif pour les investisseurs et investisseuses en euro.
Le moteur principal de cette évolution est la politique budgétaire américaine. La dette publique s’approche du seuil historique de 37’000 milliards de dollars. Le vaste programme de réduction des impôts du président Trump – le fameux «One Big Beautiful Bill» – pourrait, selon les prévisions, faire grimper la montagne de dettes de trois mille milliards de dollars supplémentaires dans les dix prochaines années. Conséquence: la confiance dans la viabilité des finances publiques américaines s’érode.
Les banques centrales ont tiré leurs propres conclusions. Selon une estimation des analystes de Metals Focus à Londres, les banques centrales achèteront environ 1 000 tonnes d’or en 2025. Cela représente environ un quart de la demande mondiale. C’est déjà la quatrième année consécutive de ces achats massifs, qui servent non seulement à se protéger contre l’inflation, mais aussi à diversifier stratégiquement leurs réserves de devises. Si le dollar américain reste la colonne vertébrale du système financier mondial, sa dominance commence à montrer des signes de fissure.
Un dollar plus faible – bon pour les actions internationales?
La baisse du dollar affecte non seulement les taux de change, mais aussi les flux de capitaux et la valorisation des actions. Selon le Wall Street Journal, sur 40 ans, les actions internationales ont progressé en moyenne de 2,57% par mois quand le dollar faiblit, contre 0,16% lors d’un dollar fort, soit une différence notable de rendement mensuel.
Cela s’explique principalement par le taux de change. Les entreprises qui réalisent leur chiffre d’affaires en euros, yens ou yuans, obtiennent des revenus plus élevés lors de la conversion quand le dollar américain baisse. Cela les rend plus attrayantes pour les investisseurs, surtout aux États-Unis. De nombreux de pays émergents en bénéficient aussi: les matières premières, négociées mondialement en dollars, deviennent alors moins chères et la demande augmente pour les pays exportateurs de matières premières. En parallèle, la charge réelle de la dette diminue, surtout si le pays est également endetté en dollars américains.
Il existe encore d’autres interactions: les exportateurs américains bien implantés à l’international peuvent gagner en compétitivité grâce à un dollar plus faible – environ 40 % du chiffre d’affaires du S&P 500 est généré à l’étranger. Les exportateurs européens, en revanche, sont sous pression, car un euro plus fort renchérit leurs produits aux États-Unis, freine la demande et réduit les bénéfices. Des entreprises allemandes comme SAP, BASF ou Brenntag, qui exportent beaucoup vers les États-Unis, ont déjà abaissé leurs prévisions de bénéfices. Les analystes prévoient, pour le deuxième trimestre de 2025, une légère baisse des bénéfices des entreprises européennes. Il faut toutefois noter que les sociétés s’adaptent aussi aux nouvelles conditions et ajustent leur stratégie, par exemple en réduisant les coûts.
On ne peut donc pas simplement réagir à un dollar faible en réaffectant ses investissements des États-Unis vers le reste du monde. Il est aujourd’hui plus important que jamais de surveiller les risques de concentration sur les États-Unis et de diversifier intelligemment. Un portefeuille trop axé sur une seule région ou une seule monnaie le rend vulnérable aux fluctuations des devises, aux conflits commerciaux et aux tensions géopolitiques. Pour les décisions d’investissement, il est également crucial de savoir à quel point les entreprises sont présentes à l’international, dans quelles zones monétaires elles opèrent et comment elles sont exposées aux mesures commerciales comme les droits de douane. Ces points sont actuellement particulièrement critiques. Et ils ne dépendent pas uniquement de la faiblesse du dollar américain.
Si le dollar américain s’affaiblit, cela demande ainsi une nouvelle réflexion au niveau du portefeuille. Mais tout investissement à l’étranger n’est pas automatiquement la meilleure option. Afin de profiter des opportunités à l’échelle mondiale, il faut tenir compte de plusieurs critères: la solidité économique, la stabilité des conditions politiques et des modèles commerciaux capables de gérer les risques de change sont essentiels pour réussir. En gardant cela à l’esprit, on investit non pas contre le dollar faible, mais au-delà de celui-ci.
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