L’enjeu des grands États est triple: économique, militaire et de pur prestige.

Au cours de l’histoire, la Lune a été l’objet scintillant de toutes les convoitises. A notre époque aussi, l’exploitation des ressources lunaires reste un enjeu stratégique global. A l’époque de l’URSS et de la guerre froide, la conquête de l’espace symbolisait à l’extrême la rivalité entre les deux « Empires » dominants. Les États-Unis ont remporté de justesse cette course, signe prémonitoire d’autres soucis ultérieurs de l’État communiste. Une période de coopération a suivi la désintégration de l’URSS, avec notamment la station spatiale internationale, qui regroupe Américains, Russes, Français, etc. Chose intéressante, les astronautes chinois en ont été tenus à l’écart par Washington.

Le projet russo-chinois de station lunaire marque un tournant

« La Roscosmos Russe et l’Administration nationale de l’espace de la Chine – les équivalents respectifs de la NASA – ont annoncé début février 2021 le développement conjoint de la Station internationale de recherche lunaire, ou ILRS ».

Il rivalise avec la station spatiale américaine, connue sous le nom de Gateway. La NASA prévoit d’envoyer la première femme et le prochain homme sur la Lune d’ici 2024, en utilisant des technologies innovantes pour explorer la surface lunaire.

La doctrine de Truman (1947)

Au-delà de la politique, la Russie et la Chine multiplient les projets communs. En effet, elles partagent une vision de l’exploitation, du transport et de la distribution de l’énergie. Elles envisagent de faire du pôle Nord une « route de la soie arctique ». Depuis 2014, la Russie vend de plus en plus d’armements militaires de pointe à la Chine. Les armées des deux nations ont également mené des exercices militaires conjoints. En 2019 avec l’Afrique du Sud puis le Marine Security Belt dans le golfe d’Oman avec l’Iran (renouvelé en février 2021).

La station lunaire russo-chinoise confirme le renforcement de leur front du refus. Aucun des deux pays ne possède la capacité de construire seul une telle installation. L’ILRS confirme l’émergence d’un axe inquiétant Moscou-Beijing-(Téhéran). La consolidation des liens entre ces trois pays répond à la – nouvelle – doctrine d’endiguement de l’Administration Biden. Le « containment », c’était la stratégie d’après-guerre pour empêcher la propagation du communisme. Cette politique répondait à l’élargissement, par l’Union soviétique, de sa sphère d’influence en Europe de l’Est, en Chine, en Corée et au Vietnam.

Le Quad, version actualisée de la doctrine d’endiguement

Le Quad

C’est une alliance souple et légère entre les États-Unis, le Japon, l’Inde et l’Australie – qui est née en 2004 après le Tsunami. Incidemment, la renaissance du Quad précède l’élection de Biden. Elle est à mettre au crédit de D. Trump.

Vendredi dernier, Biden a convoqué une réunion plénière – virtuelle -. Selon l’ancien secrétaire américain à la défense J. Mattis, le Quad jouera un rôle important dans quatre domaines clés: la sécurité maritime, la sécurité des chaînes d’approvisionnement, la technologie et la diplomatie.

En conclusion

  • Après le Moyen-Orient, les États-Unis poursuivent la redéfinition de leurs options géopolitiques
  • Le rapprochement de Moscou et de Pékin consacre leur alliance de fait contre l’Occident

 

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